jeudi 31 juillet 2008

Nouvelle gamme de compacts Panasonic: pixels et grand-angle à tous les étages

Panasonic s’apprête à lancer sur le marché une nouvelle gamme d’appareils photo numériques qui profitera pleinement de son association avec Leica, le spécialiste allemand des optiques de très haut de gamme, bien connu des amateurs avertis et des professionnels.
Outre l’augmentation de la résolution des capteurs, ces nouveaux appareils se caractérisent surtout par l’apparition d’optiques zoom offrant une vraie position grand angle, traditionnel point faible des compacts, ainsi qu’une ouverture importante facilitant la prise de vue en faible lumière.

- Le Panasonic DMC-FX37 est le successeur de l’adorable FX35 dont il reprend les contours et la taille, associé à un nouveau zoom optique Leica 25-125 mm stabilisé ouvrant à f/2,8 à 25 mm. Avec une résolution de 10,1 mégapixels, un autofocus dynamique amélioré et la possibilité de filmer au format 1280 x 720 pixels (à 30 images par secondes), il devrait rapidement devenir le chouchou de tous ceux qui cherchent un ultra-compact performant à glisser dans la poche en toute occasion. Le DMC-FX37 sera disponible en septembre, en finitions noire, chocolat ou blanche, au prix de 299 euros.


- Le Panasonic DMC-FX150 est un compact aux formes élégantes, destinés aux amateurs experts. Il offre une résolution de 14,7 millions de pixels associé à un zoom optique stabilisé Leica 28-100 mm doté d’une ouverture intéressante de f/2,8 à 28 mm. Outre le mode optimisé « tout automatique », le FX150 dispose également d’un mode manuel qui permettra à chacun d’effectuer ses propres réglages, et aussi d’un mode bracketing sur l’exposition et les couleurs. Ce dernier mode enregistre simultanément une version couleur, monochrome et sépia de la même image. L’ensemble de ces fonctions est géré par un nouveau processeur d’image baptisé Venus Engine IV, doté d’un réducteur de bruit que le constructeur annonce très performant, y compris à des sensibilités ISO allant jusqu’à 6400 ISO. Le DMC-FX150 profite enfin d’un mode vidéo HD qui permet d’enregistrer des films au format 1280 x 720 pixels à 20 images par seconde ainsi qu’en VGA (640 x 480) et WVGA (848 x 480) à 30 images par seconde. Un ensemble de caractéristiques qui met l’eau à la bouche ! Le DMC-FX150 sera disponible courant septembre au prix de 399 euros. Un tarif élevé mais logique, compte tenu de cette fiche technique « expert ».

- On retrouve le même processeur d’image et les mêmes possibilités de traitement d’image sur le nouveau bridge Lumix DMC-FZ28, doté pour sa part d’un capteur 10,1 millions de pixels associé à un zoom optique 18 fois ! Il s’agit d’un objectif Leica DC Vario-Elmarit 27-486 mm (en équivalent 24 x 36) d’ouverture f/2,8 - 4,4, stabilisé, qui offre une belle flexibilité dans un boîtier encore relativement compact. Ce dernier devrait être proposé en septembre à 429 euros.


- Enfin, avec le DMC-LX3, Panasonic a pensé aux amateurs de reflex, mais qui cherchent un appareil photo compact haut de gamme aux caractéristiques proches de ces derniers. Il est équipé d’un « grand » capteur CCD 1/1.63 pouces de 10,1 mégapixels, conçu pour offrir d’excellentes performances en basse lumière, ainsi qu’une qualité d’image élevée. Les pixels de ce capteur sont environ 45% plus grands que ceux que l’on trouve sur les appareils compacts traditionnels, ce qui permet d’augmenter la sensibilité de 19% et la saturation de 15% par rapport à un Lumix DMC-FX35.
Mais la nouveauté réjouissante vient surtout de l’arrivée d’un nouveau zoom stabilisé 24-60 mm (en équivalent 35 mm) : le Leica DC Vario-Summicron, qui affiche une ouverture de f/2 à 24 mm ! Voilà qui devrait réjouir celles et ceux qui aiment jouer avec la profondeur de champ et prendre des photos de concert à la volée dans la pénombre. D’autant que LX3 profite du processeur Venus Engine IV pour enregistrer des images en pleine résolution à 3200 ISO, et même à 6400 ISO en utilisant le mode haute sensibilité. Selon nos sources, il déclencherait en 0,005 seconde !
Comme un bonheur n’arrive jamais seul, le LX3 peut enregistrer les fichiers en RAW afin de faciliter le post-traitement des images au sein d’un logiciel expert.
En matière d’utilisation, Panasonic dote ce bel objet au physique très « pro » d’un écran LCD 3 pouces de 460 000 pixels qui adapte son rétro-éclairage en fonction de la luminosité ambiante. Comme ses petits frères, son mode vidéo permet de capturer des petits films en format 1280 x 720 pixels, en WVGA et en VGA avec une fluidité de 20 images / seconde.

En option, le LX3 pourra bénéficier d’une lentille de conversion optionnelle de 18 mm, de filtres gris neutre et polarisant, d’un viseur optique externe en aluminium et d’un flash compact et puissant.
Le DMX-LX3 sera proposé à son lancement (en Septembre également) au prix de 499 euros. Nous ne manquerons pas de vérifier sur le terrain les avantages de cette fiche technique particulièrement alléchante !

mardi 22 juillet 2008

Rokia Traoré - Tchamantché


Rokia Traoré
est une artiste hors du commun. Cette auteur- compositrice- interprète malienne a su développer un style bien à elle en mêlant la tradition griot de son pays à des influences occidentales tout à fait contemporaines. Elle sort aujourd’hui un quatrième album, Tchamantché, qui mérite notre attention, tout du moins sur le plan artistique.


Bomboï, le précédent album de Rokia Traoré, reposait entièrement sur un concept acoustique porté par les traditions de l’Afrique, et cette voix, « impliquante » plus que sensuelle, qui la différencie clairement de ses compatriotes. Servi par une réalisation hors norme (un vrai délice à écouter sur un système haut de gamme, fort, bien sûr, de préférence !), il me sert toujours de référence lorsqu’il s’agit de juger des qualités de timbres et de la capacité de mise en espace d’un appareil hi-fi.

Avec Tchamantché, l’artiste dévoile une nouvelle facette de sa personnalité. On y retrouve, bien sûr, l’Afrique à travers ces chœurs maliens, le balafon, les percussions et la guitare typiques de ses compositions précédentes, mais aussi de nouvelles sonorités, à l’image des programmations, qui viennent habiller discrètement le background de « Douna », le premier morceau du disque. Dès le deuxième morceau, on éprouve aussi la volonté de l’artiste de se rapprocher de l’auditeur à travers un phrasé, une expressivité plus tendre et plus sensuelle, qui fait mouche dans sa simplicité.
« Zen », le troisième morceau, est chanté en français, un peu à la façon de Zazie, et profite du talent de Marcel Kanche qui en cosigne le texte avec Rokia. « Aimer », le quatrième, mêle le français et le malien, les instruments traditionnels africains et les ballets légers à la caisse claire, avant de se laisser porter par la voix de Rokia, rauque à l’occasion, toujours vibrante, qui nous entraîne dans une déclaration d’amour insoumise qui nous prend au ventre. Il ne doit pas être facile de capturer ce cœur-là !

"Kounandi" est une très belle ballade qui mêle la guitare de Sibi Koné à la harpe de Christophe « Disco » Minck. Une mélodie simple et lumineuse à laquelle la chanteuse apporte une sensibilité que l’on ne lui a pas toujours connue.
Cette magnifique princesse, qui porte sa fierté sur son visage comme un diadème, semble se dévoiler un peu plus au fur et à mesure que l’album avance, comme si elle se donnait complètement aux émotions qui l’habitent à travers une tendresse qui vient caresser l’oreille de l’auditeur.
Avec « Koronoko », on revient à quelque chose de plus conforme à ce que la chanteuse nous avait donné à entendre sur ses précédents albums. Servi par une mélodie qui avance, « Tounka » nous entraîne sur les pistes de terre rouge à un train d’enfer et toute l’expressivité sauvage dont Rokia est capable, à la fois rauque et fulminante comme une lionne.

Tchamantché profite du talent de Steve Shehan, impérial aux percussions. Un talent que l’on retrouve dans la lumière cuivrée du hang qui ouvre « A ou ni sou » (composé par Steve Shehan et Rokia Traoré) pour souligner avec subtilité la voix de Rokia jusqu’à l’extinction des notes des deux instruments.

L’album n’est pas fini pour autant, et il nous faudra attendre 30 secondes dans le silence pour découvrir une étonnante reprise de « The man I love » de Gershwin, portée par deux guitares, une basse puissante et la voix haut perchée de Rokia qui se laisse aller au swing langoureux de la mélodie avant de nous propulser vers l’Afrique : quand l’anglais se fait malien… Le bonheur du mélange des cultures à son paroxysme !

Un peu de technique :
Si la démarche artistique du disque constitue pour moi une réussite, tant on sent la chanteuse investie dans son désir de faire passer l’émotion à l’auditeur, on ne pourra que regretter la production du précédent album à l’écoute de Tchamantché. Pourtant servi par une brillante équipe constituée de Phill Brown (et Patrick Jauneaud pour certaines voix) à l’enregistrement, du même Phill Brown au mixage et du grand Bob Ludwig (excellent sur le dernier Radiohead !) au mastering, Tchamantché déçoit un peu techniquement, notamment en ce qui concerne la mise en espace et le timbre des instruments. Constituées de lignes claires et épurées, les mélodies auraient mérité une meilleure lisibilité à travers une neutralité mieux maîtrisée sur l’ensemble du spectre. C’est particulièrement flagrant sur la voix de Rokia, affectée d’une bosse dans le haut médium qui pourra apparaître fatigante, voire franchement agaçante sur un système audio haut de gamme. La scène sonore manque un peu de profondeur et le bas du spectre d’aplomb, alors que la dynamique est gérée avec un conservatisme qui étonne de la part de ces pointures, pourtant capables du meilleur. Si l’aspect technique du disque n’a donc rien d’exceptionnel, l’album mérite toutefois d’être écouté pour le talent, indéniable, de son auteur-compositrice-interprète.

Rokia Traoré
Tchamantché
Chez Universal Music

Retrouvez cette découverte musicale et bien d'autres sur EcoutezVoir magazine : www.evmag.f


A découvrir aussi:

Le précédent album de Rokia Traoré: Bomboï, dont les qualités techniques méritent à elles seules, déjà, le détour !

T-Bone Burnett – Tooth of Crime

T-Bone Burnett – Tooth of Crime
Or The almost ordinary evening of a solitary critic,
by Christian Izorce
(English version of the paper posted on July 21st)

The other night, with Antoine – whom I warmly thank for having accomodated me on his blog -, I went for dinner at a another friend’s place. This guy is known for having recorded many jewels in today’s music (jazz, world, sophisticated singers, …) and owns a very impressive high-fidelity system. During the night, he made us hear two songs by T-Bone Burnett … of whom I had heard many times, without having the slightest knowledge of what he does (beyond the clever “Humans from earth” from Wender’s “Until the End of the World” soundtrack !).
I dare admit that, but with a kind of a pain in the chest.
Title of the album ? True-False Identity.

A real smash in the face ! Brilliant ! Huge ! (It means nothing but I only found this to say)
Bought as soon as heard ? Not quite, since on the day after, at my grocery store (although well-stocked), they no longer had it for sale. But they were solding the very last opus of the audacious bluesman, released last May. Waoow, recorded on NoneSuch Records ? That cannot be bad … Right in the shopping bag !

Once back home, I set myself in the right mood : Le Fil by Camille (and its final, half an hour long « Ooom », a mere marvel), then La Mort d’Orion by Gérard Manset (historically psychedelic), and then, T-Bone Burnett and its all-fresh Tooth of Crime.




‘Cause I have a hollow tooth.
The feast was not over.
Ten pieces of pure bravery.
I have to tell you …


1. This is a damn hammering rock’n’roll piece ! A syncopating jerk ! A pushing, trombone-fitted swing. And T-Bone himself seems to be giving everyone the push, too ! One can figure him self-satisfied, showing scornful lips and an arrogant posture. It is called Anything I can say can and will be used against you. And this is just self-explanatory.

2. A rolling balad for two, sung with innocently innocent voices. Say, with respect to the title, Dope Island, and the lyrics (We lived outside the law/we struck with wild desire/…/But now the night’s gone dead/The hours filled with dread). Rythmic foundations are abyssal and the sound, gorgeously cavernous. Despite the lyrics, this could be this summer’s slow dance prototype.
What ? … Errr ? … Have slow dances really disappeared in 1982 ?

3. The Slowdown. Come on ! A manner of McCartney song, fresh and dancey, but like thrown in a mincer : chopped up small with capers, a drop of Tabasco sauce well at the center … and, yes, a fried egg with a bleeding yoke on top of it ! Just a bit repetitive and enjoyable like a march of draft resisters.
4. Blind Man, to whom we hang, a superb and expressionist duet by singer Sam Philips and guitarist Marc Ribot. A genuine track from a mere song-writer, very static, but beautiful and moving. This guy has a deep heart, really !

5. Again ? A sort of McCartney patty, whith tons of almost infrasonic boom-booms, plus strings topped with maple syrup. And this is called Kill Zone. Heavens ! Dear, where are we, really ?

6. What is this now ? Is it the string due to hang us that we hear at the beginning ? Gee. Oh no, this is a guitar ! … As a fact, this is Rat Age, but nothing to see with oriental horoscope. The voice is from outer-sewer, guitar is sound but subterranean, percussion and metal tube noises displayed as a large rainbow scenery (over a dark sky, still). An anticipation song that will make you stay away from sci-fi for ever. It pushes, not at higher speeds, but with haughtiness and authority. I quote some lyrics (by courtesy of the Dean of the University for Necro-Futurology) : “I was conceived in a behaviour station/Light years from civilisation/…/As earthman battle for their skins/I come down with the aliens …/ we’ve broken the genetic code/ And left it bleeding by the road” …And I’ll let you discover the sequel and end. This is worth a scream of hatred yelled right at one’s face … the face of those who will buy this record, and who are already convinced. That’s true, but still, this is worth saying.

7. It crawls like a rattlesnake that would endlessely whisper « Swizzle stick, swizzle stick ». It squeaks, but here again it moves, like a rusted tune which squeals but goes forward. In the end, this is an ultra-binary thing, rythmically speaking, but it is … venomous and epide(r)mic.

8. Telepresence (Make the Metal Scream). Surprisingly quiet ! Well, quiet, apparently. Metalised and out-of-phase voice which wraps and leads in a threnody in minor and descending mode. Heartrending as “Heartbreak Hotel”, John Cale’s version of course. See what I mean ? Well, it’s even better, only worse.

9. Here Come the Philistines. A kind of a sitll denouncing anti-rap , build as a revanchist litany against today’s society … and its leaders. Spangled with bitter and sharp guitar riffs. What a treat !

10. Sweet Lulabby. Just a little sweet thing before going to sleep, in the shape of a gentle balad with antique instruments and oriental-like ornaments. The voice frightens a bit, still. Oh, so little.


The readers of Ecoutez-Voir, maybe scared now, will be relieved by learning that T-Bone Burnett has long been, with some other main characters of the world’s rock scene (Neil Young just to name one), reluctant to the rise of digital technologies in the field of audio engineering. He has long been advocating for taking the most “analog” precautions to capturing sound when recording an album. Hence, his records (at least the most recent ones) are produced and recorded with the highest quality standards, and they are worth listening to through a very good audio system. Full range and holographic reproduction are a must ! One will then enjoy the very accurate and pin-point sound imaging, which brings another level of understanding to the songs. And for even more fear, the bass response of the system has to be exemplary. If theses conditions are respected, the thrill is garanted.


Did you get it ? One refers to T- Bone Burnett as we speak of the likes of John Cale, Dylan, Zappa, Captain Beefheart, Tom Waits. And the missing Waren Zevon, too.
And rigth after that, observe silence.


And many thanks to Philippe, who gave me the first bite.


The other steps of the journey :

Camille – Le Fil

















Gérard Manset La Mort d’Orion

















Special note for our English speaking readers :

Camille is a very inventive young french singer who blends all sorts of vocal performances (from tibetan singing to gospel), often in a cappella titles. Her world is rich and very, very original. Her songs are generally highly delightful and relaxing too.

Gérard Manset has been in music for forty years and more. He is a sort of a hidden and desperate lonesome cowboy in the land of french singers. He never appears live, and his albums are exclusively and entirely manufactured by himself (from composition, play, to recording and mixing). La Mort d'Orion (1970) is a bewildering collage of pure cosmic inspiration. A jewel in a black velvet case.

lundi 21 juillet 2008

T-Bone Burnett - Tooth of Crime

T-Bone Burnett – Tooth of Crime
Ou Une soirée presque ordinaire de journaliste solitaire, par Christian Izorce.

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L’autre soir, avec Antoine - qu'au passage je remercie chaudement de m’avoir accueilli sur son blog -, je vais dîner chez un ami commun qui fait profession d’enregistrer de nombreux bijoux de l’actualité musicale (jazz, world, variété inspirée, …) et qui possède un très gros système haute-fidélité.
Ce dernier nous fait écouter deux morceaux de T-Bone Burnett … dont j’avais maintes fois entendu parler, mais dont je ne connaissais rien (à part l’excellent Humans from Earth de la BOF d’ «Until the End of the World» de Wenders). Je l’avoue sans vergogne, mais avec une petite boule dans la gorge tout de même.
Le titre de l'album ? True-False Identity.

La claque ! Génial ! Énorme ! (Ca ne veut rien dire mais je n’ai trouvé que ça)
Aussitôt entendu aussitôt acheté ? Et bien non, car le lendemain, chez mon épicier (pourtant bien approvisionné), ils ne l’avaient plus. Mais ils avaient le tout dernier opus, paru en Mai dernier, de cet audacieux bluesman. Tiens, gravé chez NoneSuch ? Ca ne peut point être mauvais … Et hop, dans le cabas !

Rentré chez moi, je me mets en condition : Le Fil de Camille (et son « Oooom » final d’une demi-heure, une merveille), puis La Mort d’Orion de Gérard Manset (historiquement psychédélique) et enfin, T-Bone Burnett et son tout récent Tooth of Crime.

Car j’ai une dent creuse.
Le festin n’était pas terminé.
Dix morceaux de pure bravoure.
Il faut que je vous raconte …

1. Il martèle, ce rock’n’roll ! Il syncope, ce jerk ! Il balance, ce swing à trombone ! Et le T-Bone, il a l’air de balancer tout le monde, aussi ! On l’imagine content de lui, lèvre dédaigneuse et basculé de tête arrogant. Ca s’appelle Anything I can say can and will be used against you. Et je crois que tout est dit.

2. Balade-duo chaloupée aux voix innocemment innocentes au regard du titre, Dope Island, et des paroles (We lived outside the law/we struck with wild desire/…/But now the night’s gone dead/The hours filled with dread). Fondations rythmiques abyssales et sonorités délicatement caverneuses.
N’étaient les lyrics, le prototype du slow de l’été.
- Hein ? … Ah bon ? … Ca n’existe plus depuis 1982 ?

3. The Slowdown. Tiens donc ? Une manière de McCartney frais et dansant, mais un peu passé à la machine à tartare : haché-menu-quelques-câpres-une-goutte-de-Tabasco-bien-au-centre … et, allez, un œuf à cheval jaune mollet posé dessus ! Un rien jouissivemment répétitif, comme une marche militaire d’objecteurs de conscience.

4. Blind man, auquel on se raccroche, superbe duo expressionniste de la chanteuse Sam Philips et du guitariste Marc Ribot. Une vraie chanson de song-writer (comme ça, j’évite en apparence toute répétition dans la même phrase), statique, belle et émouvante. Il a du cœur cet homme-là, quand même !

5. Re-tiens ! Une sorte de McCartney reconstitué, à grand renfort de jolis boum-boums très très graves et de cordes nappées de sirop d’érable. Et ça s’appelle Kill Zone. Mon Dieu, mais où sommes-nous donc, ma chère ?

6. Et ça, c’est la corde qui doit nous pendre qu’on entend au début ? Gloups. Ah non, c’est une guitare ! … Effectivement c’est Rat Age, mais rien à voir avec l’horoscope oriental. Voix d’outre-égout, guitare bien présente mais également souterraine, percussion et bruits de tuyaux déployés en grand arc-en-ciel sonore (ciel très couvert, toutefois). Une chanson d’anticipation qui va vous faire passer le goût de la science-fiction. Ca déménage, pas à grande vitesse, mais avec morgue et autorité. Je cite les paroles (avec l’aimable autorisation du doyen de la Faculté de Nécro-Futurologie) : "I was conceived in a behaviour station/Light years from civilisation/…/As earthman battle for their skins/I come down with the aliens/…/We’ve broken the genetic code/And left it bleeding by the road …". Et je vous laisse découvrir suite et fin. Ca vaut son pesant de cri de haine balancé à la face … des seulement quelques uns qui vont acheter ce disque, et qui, déjà, sont convaincus. C’est vrai mais, quand même, ça va encore mieux en le disant.

7. Ca rampe comme un serpent à sonnette qui susurrerait « Swizzle stick, swizzle stick » en permanence. Ca grince, mais là aussi, ça pousse, comme une rengaine rouillée qui couine mais qui roule. Finalement c’est ultra-binaire, je veux dire le rythme, mais c’est … venimeux … et épide(r)mique. Pour la petite histoire un swizzle stick c'est un agitateur (pour cocktails). Explosif, non ?

8. Telepresence (Make the metal scream). Étonnamment calme pour un titre ! … Enfin calme, en apparence. Voix métallisée déphasée, qui enveloppe et entraîne dans une mélopée en mode mineur et descendant. Déchirant comme un Heartbreak Hotel, façon John Cale bien entendu. Vous voyez ? Et bien, c’est encore mieux, mais en pire.

9. Here come the philistines. Sorte d’anti-rap à caractère néanmoins dénonciateur, construit comme une litanie revancharde sur la société d’aujourd’hui … et ses dirigeants. Parsemé de riffs amers et tranchants. Un régal !

10. Sweet Lulabby. Et pour finir, une petite douceur pour la nuit en forme de gentille balade avec instruments anciens et accents orientaux. La voix inquiète un peu, tout de même. Oh, si peu.

Le lecteur dEcoutez-Voir sera soulagé d’apprendre que T-Bone Burnett, à l’instar de quelques autres personnages du rock mondial tels que Neil Young, a plutôt vu d’un mauvais œil l’arrivée des technologies numériques dans l’audio, et prône depuis de longues années l’application de précautions toutes analogiques à l’enregistrement d’un album. Ses disques (les récents, au moins) sont donc d’une très haute qualité de production et d’enregistrement, mais dont on ne profitera pleinement qu’avec un très bon système hyper-résolu. L’écoute avec un matériel « full range » et apte à reproduire un espace tri-dimensionnel très aéré s’impose ! On appréciera alors le positionnement précis et détouré des éléments de la scène sonore, ce qui en l’occurrence apporte une dimension supplémentaire de compréhension des morceaux. Et pour se faire un peu plus peur encore, il convient d'écouter ce disque sur un système descendant très bas et très fermement dans le grave. Si ces conditions sont réunies, le frisson est garantit.

Bon, vous avez compris ? On parle de T-Bone Burnett comme on parle de mecs de la trempe de John Cale donc, de Dylan, Zappa, Captain Beefheart, Tom Waits. Et du regretté Waren Zevon, aussi.
Rien que ça ?
Oui. Et juste après on fait silence.


Et un grand merci à Philippe, grâce à qui j’ai bien entamé le T-Bone.

Les autres étapes du parcours :

Camille – Le Fil













Gérard Manset – La Mort d’Orion

vendredi 11 juillet 2008

Enghien Jazz Festival 2008: Une grande année pour les oreilles et les yeux !

Reportage photographique réalisé par Antoine Gresland et Christian Izorce du 2 au 6 juillet 2008.



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Pour la neuvième édition de son Festival de jazz, la ville d’Enghien et le groupe des casinos Lucien Barrière avaient bien fait les choses. Sa directrice artistique, Blandine Harmelin, a voulu, comme à l’habitude, remettre le jazz vocal à l’honneur, et c’est bien ce qui fût fait à travers un bouquet impressionnant de voix féminines et masculines.

Cette année plus encore que les précédentes, le Festival proposait un large éventail de musiques et d’artistes venus des quatre coins de la planète pour bercer les oreilles des auditeurs. Avec 250 artistes répartis sur cinq scènes, des concerts gratuits et des têtes d’affiche prestigieuses, nous nous sommes régalés au cours de cinq jours et cinq nuits de musique non-stop, organisés de main de maître par de vrais amateurs de jazz.

Évidemment, avec une telle abondance, il était impossible de tout voir et de tout entendre, mais nous avons tout de même pris le temps de nous promener dans les rues de la ville thermale pour picorer ça et là quelques-uns des 30 concerts « off » proposés en marge des soirées prestigieuses du Casino, sous un ciel parfois changeant, mais toujours dans la bonne humeur.

Le soir, la grande salle du casino d’Enghien recevait une première partie en forme de découverte, suivie d’artistes de notoriété internationale qui pouvaient s’exprimer dans des conditions remarquables, grâce aux efforts émérites d’une équipe technique très compétente.
C’est donc le jazz vocal féminin qui était à l’honneur des débuts de soirée du casino. Au milieu de ces performances de haut niveau, nous retiendrons d’abord Annabelle Askinn, une jeune femme d’à peine 20 ans qui a su toucher le cœur des spectateurs par la richesse de sa voix et son implication totale dans la musique. Accompagnée de deux violonistes (Olivier Leclerc et Frédéric Ammann, complices et talentueux), du guitariste Didier Bégon et du contrebassiste Grégoire Dubruel, elle réussissait sans mal à envoûter son auditoire avec une maturité étonnante pour son âge. On retiendra notamment deux reprises qu’il fallait avoir le courage d’entonner à la suite de leurs précédents interprètes : l’« Alleluia » de Léonard Cohen, façon Jeff Buckley, et une version particulièrement inspirée d’« Angie » des Rolling Stones. Gageons que cette jeune femme au visage d’ange trouvera bientôt un producteur qui l’aidera à se faire connaître du grand public. Devant un tel talent, les chanteurs de la Star Ac’ n’ont plus qu’à retourner à leurs chères études…

Annabelle Askinn ou la preuve que le talent n'attend pas le nombre des années !


Dans un style totalement différent, nous sommes également tombés sous le charme de Shanna Waterstown, une chanteuse américaine venue du gospel, bercée par la Motown et les negro spirituals, et qui développait un répertoire centré sur le blues et la soul autour de son premier album Inside My Blues, dont nous aurons bientôt l’occasion de vous reparler. Dotée d’une voix puissante et pénétrante, d’un physique de déesse et d’un charme naturel confondant, elle réussissait à retenir l’attention d’une salle venue écouter Buddy Guy, grâce à une performance de haute volée qui ne laissa personne indifférent. Une future (déjà) grande que nous suivrons de très près dans les mois et les années à venir.

http://www.blogger.com/www.shannawaterstown.com

http://www.blogger.com/www.myspace.com/shannaterstow


Quant à l’affiche principale de cette neuvième édition, elle avait fière allure et réservait quelques très beaux moments de musique à travers la présence d’artistes de classe internationale.

John McLaughlin, impressionnant techniquement, profite d'une relation privilégiée avec ses compagnons pour développer une musique inventive. À réserver aux initiés !

Jeudi 3 juillet, John McLaughlin nous propulsait dans sa quatrième dimension avec un groupe de superhéros musiciens tutoyant les frontières du jazz et du rock, comme à la belle époque du Mahavishnu Orchestra. Si le guitariste britannique n’a rien perdu de son exceptionnelle virtuosité technique, il pouvait compter sur le batteur Mark Mondesir, explosant littéralement d’énergie pure, le clavier (et batteur à ses heures) Gary Husband et l’incroyable bassiste français Dominique Di Piazza, pour développer une sophistication formelle de tous les instants pendant près de deux heures. Un concert en forme de coup de poing dont on retiendra notamment le duo entre Mark Mondesir et Gary Husband (impressionnant derrière ses percussions), les solos inspirés et modulés de Dominique Di Piazza et la bonne humeur communicative de John McLaughlin qui n’hésitait pas à sortir du cadre pour subjuguer le public à coups de riffs tendus et de mélodies audacieuses.




Dominique Di Piazza ne s'est pas ménagé pour être à la hauteur du maître !

















Mark Mondesir, petit par la taille, immense par le talent !




Gary Husband, inventif aux claviers et totalement déjanté aux percussions ! Un vrai bonheur quand il s'agit de répondre aux prouesses de Mark Mondesir.
















http://www.blogger.com/www.johnmclaughlin.com

http://www.blogger.com/www.myspace.com/johnmclaughlinofficial






Vendredi 4 juillet, c’était au tour de Buddy Guy d’entrer en scène pour faire découvrir à celles et ceux qui ne le connaissaient pas encore le son de Chicago et du blues électrique qui fit la renommée de la ville au début des années 60. Inspiré à ses débuts par le grand Muddy Waters, ce jeune homme de 72 ans n’a rien perdu de cette facilité guitaristique virevoltante qui fit de lui un musicien de studio très demandé avant que ne démarre sa carrière en solo. Au cours d’une heure et demie (et pas une minute de plus, malheureusement !) de musique inventive et délurée, n’hésitant pas à investir la salle, à monter au balcon ou à s’asseoir à côté des spectateurs, il délivrait une performance en tout point fidèle à sa légende et mettait tout le monde debout. Avec sa voix rocailleuse et cette aisance qui n’appartiennent qu’aux grands showmen américains, il démontrait une fois de plus la richesse d’un blues lourd et puissant, soutenu par des musiciens de très grande classe. On retiendra de cette performance l’autre guitariste du groupe, Ric Hall, qui affichait sans forcer un talent digne de son maître, le bassiste Orlando Wright pour son jeu tout en nuances (pas facile derrière de tels monstres de se faire entendre !) et la frappe légère et rapide du batteur Tim Austin contrastant avec son physique de catcheur. Un petit clin d’œil aussi au clavier Marty Sammon, dont la gentillesse et la disponibilité ont su conquérir les faveurs d’un photographe limité par le temps…
Nous reviendrons très bientôt en détail sur la carrière de ce grand artiste à l’occasion de la sortie de son nouvel album.

















Buddy Guy dans tous ses états confirme qu'il reste l'un des plus grands guitaristes de blues de la planète... Et quelle voix !




http://www.blogger.com/www.buddyguy.net

http://www.blogger.com/www.myspace.com/buddyguy




Al Jarreau ou le plaisir de chanter fait homme ! Un bonheur qu'il sait partager avec le public...


Dernier coup de cœur de l’équipe d’Écoutez voir : Al Jarreau faisant vibrer la salle du casino, Samedi 5 Juillet, de cette voix inimitable qui lui a valu d’être récompensé au cours de sa longue carrière de cinq Grammy Awards dans trois catégories différentes (jazz, pop et R&B). Éclectique et séduisant, virevoltant sur scène, captivant l’auditoire de sa voix modulée et de ses longues mains fines aux mouvements élégants, Al Jarreau nous a donné tout ce qu’il avait sur lui ce soir-là. Un personnage émouvant et sensible, doté d’un groove ahurissant, tant il excelle à poser sa voix avec intelligence et sensibilité sur les mélodies d’un groupe de musiciens confirmés, entièrement dédiés à sa cause. Autour de Joe Turano, claviers, saxophoniste et directeur musical de la formation, on retrouvait Mark Simmons à la batterie, le très bon guitariste John Calderon, Stan Sargeant à la basse, Larry Williams aux claviers et la brillante et séduisante Debbie Davis, dont les vocalises venaient discrètement soutenir le talent d’Al Jarreau. Une très belle soirée, marquée par un artiste de 68 ans qui n’a rien perdu de sa fraîcheur ni de sa générosité.



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Toujours charmeur, le vieux lion n'a pas dit son dernier mot !


Au final, cette neuvième édition du Festival d’Enghien-les-Bains a largement répondu aux attentes des amateurs de musique, venus nombreux dans cette petite ville d’eau située à une quinzaine de kilomètres de Paris pour écouter du jazz dans les meilleures conditions. En programmant de jeunes artistes talentueux dans la ville et sur la scène du casino (sans même évoquer le Jazz Club en fin de soirée où nous avons siroté avec plaisir quelques coupes de champagne), il a joué son rôle de révélateur, au service de tous les jazz, sans concession ni compromis. Avec des têtes d’affiche prestigieuses, des styles aussi différents que ceux de Térez Montcalm et de Madeleine Peyroux, de Buddy Guy ou de John McLaughlin, sa remarquable organisation et sa régie technique parfaite, Enghien vient encore de consolider sa réputation, pour rejoindre celles de manifestations prestigieuses telles que Montreux, qui nous font rêver depuis notre adolescence.

Nous ne manquerons pas d'y revenir l’été prochain pour une dixième édition qui s’annonce déjà sous les meilleurs auspices.

Nous tenons à féliciter toute l'équipe du Festival et à remercier tout particulièrement Blandine Harmelin, sa directrice, ainsi que Karl Salmon-Foucher, son attaché de presse, qui ont tout mis en œuvre avec une rare gentillesse pour nous recevoir dans les meilleures conditions possibles.

mercredi 9 juillet 2008

Téléviseurs Plasma Pioneer PDP-LX5090H et PDP-LX6090H : Une nouvelle génération de noir encore plus noir que noir !



Comme tous les fans d’écrans plats, j’ai toujours eu une petite faiblesse pour les plasmas Pioneer. Il faut dire que le constructeur japonais a fait des miracles ces dernières années pour résister à la montée en puissance de la technologie LCD. Avec la gamme G8 et son rapport de contraste natif de 1:20 000, je n’étais pas loin de penser que Pioneer avait créé LA gamme ultime d’écrans plasma, avec une qualité d’image, de couleur et de noir inégalés.
Sur le papier comme dans la réalité, Pioneer n’a donc plus rien à prouver en matière d’image et l’on aurait pu croire que l’innovation majeure de la Génération 9 tiendrait à son nouveau design slim réduisant l’épaisseur totale de l’écran à moins de 10 cm (94 mm pour être exact) . Pourtant, force est de reconnaître que l’équipe d’ingénieurs en charge du projet KURO (noir en japonais) s’est encore surpassée pour donner naissance à une nouvelle gamme de téléviseurs Plasma encore plus performante avec laquelle j’ai pu passer tout un après-midi dans les meilleures conditions de test possibles.

En matière de design, on retrouve la présentation noire laquée qui caractérise les écrans plats du constructeur depuis quelques années. A défaut d’être discret ou original, le Pioneer ne manquera pas de classe dans un intérieur contemporain, et la faible épaisseur de l’écran facilitera grandement son intégration, que ce soit au mur, ou sur le pied livré d’origine.


50 ou 60 pouces... difficile à dire sans repère, tant les deux écrans se ressemblent.

Pour l’instant, la nouvelle gamme Kuro se compose de quatre modèles : deux 50 pouces (127 cm de diagonale) et deux 60 pouces (152 cm de diagonale), tous Full HD. La différence se fait principalement au niveau de l’électronique embarquée, du tuner TNT (pas de TNT HD pour les moins chers) et de la compatibilité avec la norme DLNA (pour Digital Living Network Alliance) qui permettra d’intégrer son téléviseur dans un réseau informatique domestique sensé faciliter l’échange de médias audio et vidéo au sein du foyer.

Qu'est ce que le Digital Living Network ?

Mais revenons à l’essentiel. J’ai pu tester les deux modèles haut de gamme : le 60 pouces PDP-LX6090H (6990 euros) et le 50 pouces PDP-LX5090H (3990 euros) qui ont su me convaincre sur l’ensemble des sources que je leur ai donné en pâture.

En matière de caractéristiques techniques, la principale nouveauté vient bien sûr de la 9e génération d’écrans Plasma qui annonce un rapport de contraste natif 5 fois supérieur à celui de la précédente avec : 100 000 :1 ! Ce chiffre peut paraître abstrait dans l’absolu, surtout lorsque l’on s’était déjà extasié devant les noirs profonds et les couleurs éclatantes dont étaient déjà capable les téléviseurs de la gamme précédente. Pour mettre en valeur cette prouesse technique, Pioneer ne s’est pourtant pas arrêté à ce fameux rapport de contraste. Les modèles PDP-LX6090H et LX5090H profitent également d’un nouveau filtre acrylique frontal exclusif « Direct color Filter 3+ » qui supprime les réflexions parasites indésirables tout en optimisant les couleurs, la luminosité et le contraste en condition d’éclairage ambiant. Sa conception a aussi participé à la diminution de l’épaisseur et du poids de l’écran.

En matière d’électronique aussi, on bénéfice d’un nouveau circuit baptisé « Optimum mode » qui est chargé de vérifier la bonne synchronisation de l’image et du son, et d’adapter l’image à chaque type de programme (TV SD ou HD, DVD, Blu-ray Disc, etc…) ainsi qu’aux conditions d’éclairage de la pièce.
La gamme G9 reçoit en outre un tuner satellite SD et HD en plus du nouveau tuner TNT HD (MPEG-4) qui permettra aux fanatiques de TV de profiter dans les meilleures conditions de leurs séries préférées et des images de sport Haute Définition que l’on nous promet pour bientôt.
Pour le reste, comme l’on pouvait s’y attendre, Pioneer a doté ses porte-drapeaux de tout ce que l’on est en droit d’attendre d’un téléviseur de ce niveau de gamme. Entrées mutlimédia USB 2, trois entrées HDMI 1.3, mode 24p pour une lecture optimale des Blu-ray Disc, tout est là, complété comme il se doit par un menu riche et à la présentation novatrice, que je n’ai pas pu voir cette fois, car il n’était pas encore intégré à l’appareil.

Un piqué d’image et une lisibilité dans les basses lumières exceptionnels.

Même si Pioneer a fait de gros efforts sur les tarifs de sa nouvelle gamme, il fallait plus qu’une fiche technique alléchante pour convaincre un œil critique face à une concurrence qui n’a cessé de s’améliorer aussi bien sur le plan technique qu’au niveau des prix !.

À titre de comparaison, Pioneer avait mis à ma disposition un modèle 50 pouces de la génération précédente, installé exactement dans les mêmes conditions. Objectivement, sur une émission de la TNT (en SD) la différence est visible mais ne remet pas en cause les performances de l’ancienne génération. L’amélioration du contraste offre une sensation de piqué supplémentaire, un peu plus de lisibilité dans les basses lumières et une densité des couleurs impeccable qui rend l’image appétissante et agréable à regarder. Comme souvent chez Pioneer, le contrôle du bruit n’est pas aussi bon en PAL qu’en NTSC, ce qui donne lieu à quelques traces d’aliasing et un peu de rémanence, notamment sur les mouvements rapides. Mais cette petite faiblesse (due au fait que les japonais privilégient clairement le marché américain au marché européen) est largement compensé par une sensation de profondeur, une épaisseur des premiers plans qu’aucun LCD n’est en mesure de reproduire pour l’instant.

Sur un DVD, la différence entre les deux générations d’écrans 50 pouces apparaît avec plus d’évidence. Encore une fois, l’ancêtre se défend pourtant très bien ! Mais sur un master sans prétention, tel que celui du film de Sofia Coppola Lost in translation, le LX5090H délivre une image plus nuancée, avec des couleurs encore plus naturelles et une sensation de piqué qui ne tombe jamais dans le côté numérique. Le traitement d’image n’a d’ailleurs pas évolué et cette précision supplémentaire doit être mise sur le compte d’un contraste encore mieux maîtrisé. Dans les deux cas de figure, les lèvres rouges et pulpeuses de Scarlett Johansson sont belles à se damner, mais le surcroît de nuances dévoile avec plus d’évidence encore sur le nouveau venu cette bouche légèrement ourlée d’un dégradé de couleur chair qui donne cette fraîcheur juvénile au visage de l’actrice.

Mais c’est en introduisant un Blu-ray Disc dans le tiroir du lecteur mis à ma disposition que les performances de la Génération 9 prennent leur vraie dimension. Sur le BD de Gothika (film de Mathieu Kassovitz avec Halle Berry) on prend soudain conscience de la différence de contraste qui existe entre les deux écrans. Dans la scène finale, lorsque Halle Berry pénètre dans la grange et descend dans la cave à la recherche de la vérité, la différence de lisibilité dans les basses lumières est impressionnante. En fait, elle offre carrément au spectateur des détails invisibles sur l’ancienne génération ! En améliorant le contraste et l’adressage des pixels de la dalle, Pioneer a libéré tout le potentiel de l’image HD.
En jouant un peu avec le menu d’optimisation d’image, on pourra de plus adapter cette dernière à ses goûts personnels. Les fonctions préprogrammées permettent d’aller encore plus loin dans la recherche de neutralité en alignant l’espace couleur soit sur celui, natif, de la dalle (Gamut 1) soit sur celui de la norme PAL (Gamut 2) qui m’a semblé plus proche du naturel. On peut aussi jouer avec le contraste dynamique, à travers la fonction image DRE, qui privilégie soit le détail soit la douceur d’un rendu plus « cinéma ».

Si le 50 pouces impressionne dans ce domaine, que dire de son grand frère ! Le 60 pouces PDP-LX6090H et son mètre cinquante de diagonale paraît idéal pour celui qui cherche à se constituer une petite salle de cinéma à domicile. Dans cette dimension, on apprécie particulièrement de disposer d’une résolution Full HD… même si la mise au format d’un DVD est tout à fait remarquable. Sur le générique de Casino Royale en Blu-ray Disc, la sensation de relief est bluffante alors que la première scène de poursuite du film, au milieu d’un chantier de construction donne presque le tournis tant on se sent happé par l’image. Que ce soit en matière de détails, de température de couleur et bien sûr de contraste, le nouveau Pioneer domine clairement son prédécesseur et … largement la concurrence ! Il reste encore des petites saccades lorsque le film est diffusé en 1080p / 24 images seconde mais elles sont inhérentes au mode de diffusion et non pas à l’écran.
Dans tous les cas de figure, on se trouve en face d’une image saisissante de réalisme, qui combine précision, contraste et naturel comme aucun autre écran, et ce quel que soit son prix. Car finalement, devant une telle maîtrise technologique, il ne peut rester que cet élément pour vous retenir de craquer pour le 50 ou le 60 pouces de neuvième génération que propose désormais Pionner à son catalogue. Chapeau bas !

Petite exclusivité :

J’ai pu jeter un oeil sur le KRL-37V, le premier écran LCD 37 pouces du constructeur, fruit de l’alliance de Pioneer avec Sharp. A la base, ce téléviseur est donc doté d’une dalle LCD Sharp de dernière génération, d’un filtre couleur Pioneer et d’une électronique mixte. Au premier abord, et en comparaison directe avec certains de ses concurrents (Samsung et Sony) le résultat est plutôt convaincant, notamment en termes de piqué et de couleurs. En matière de contraste, le nouveau venu s’aligne sur ce qui se fait de mieux en LCD, sans que je puisse vous communiquer de chiffre précis. Reste qu’à 1990 euros, sans tuner TNT HD, le Pioneer aura fort à faire face à une concurrence particulièrement incisive


LCD ou plasma, le noir est de rigueur !

mercredi 2 juillet 2008

Nikon D700 : un nouveau reflex numérique plein format qui fait très mal !


Nikonistes convaincus et amateurs experts de photo numérique, réjouissez-vous : Nikon annonce l’arrivée d’un nouveau boîtier reflex, le D700, petit frère du D3 qui couronne la gamme du constructeur japonais depuis l’année dernière. Ce nouvel appareil, qui apparaît seulement quelques mois après l’arrivée du D300 au capteur APS, se distingue justement par l’emploi d’un capteur plein format 24 x 36 qui le place en concurrence directe avec le Canon EOS 5D annoncé en fin de vie.
L’occasion surtout pour les amateurs experts de retrouver la focale naturelle de leurs objectifs Nikon (le D300 appliquant un coefficient multiplicateur de 1,6), de gagner en sensibilité grâce à des photosites de plus grandes dimensions que ceux d’un capteur APS et de mieux maîtriser sa profondeur de champ.


Dans le détail, le D700 se présente comme un croisement entre un D300 et un D3, pour un prix que l’on annonce à 2800 euros, boîtier nu. À la base, on retrouve un capteur CMOS FX (plein format) comptant 12,1 millions de pixels qui permet de grimper jusqu’à 6400 ISO dans les meilleures conditions et même jusqu’à 25400 ISO pour les amateurs de concert. Il faudra vérifier sur le terrain que cette sensibilité est véritablement exploitable. Le processeur d’image embarqué est un modèle maison baptisé Expeed qui convertit les données en numérique sous 14 bits avant de les traiter sous 16 bits.


En termes d’encombrement, on est plus près du D300 que du D3 et on reste symboliquement sous le kilogramme (merci pour le dos en reportage), mais le D700 est en magnésium et tropicalisé, comme son grand frère et s’équipe d'un beau viseur haut de gamme type D3 qui offre une couverture de champs de 95%. Pourquoi pas 100% ? Parce qu’il faut faire de la place au système anti poussière piézo-électrique du D300… que ne possède pas le D3.

Question convivialité, le D700 apparaît bien conçu et même très attirant, avec un large écran de 3 pouces et 920000 pixels reprenant la même ergonomie de menus que ses deux frères et surtout de viser avec, ce qu’il n’est pas possible de faire avec le D3. La cadence de prise de vue en rafale est de 5 vues par seconde d’origine mais peut monter jusqu’à 8 images par secondes avec l’aide de la poignée optionnelle qui offre une meilleure prise en main, un deuxième déclencheur vertical mais rajoute quelques centaines de grammes à l’appareil.


Le D700 est équipé d’un autofocus à 51 collimateurs, dont 15 centrés en croix, afin de conserver l’excellente sensibilité de ses frères en basse lumière. Enfin, et contrairement au D3, le D700 est équipé d’un flash intégré, comme le D300, qui lui offrira la possibilité de piloter d’autres flashs séparés de la marque sans l’aide d’un module externe.


Sur le papier comme sur les photos, le Nikon D700 apparaît donc particulièrement séduisant, malgré son prix très sensiblement supérieur à celui de l’EOS 5D que l’on trouve aujourd’hui à moins de 1700 euros sur le Net. Il faut dire qu’en termes de construction, les deux appareils n’ont pas grand-chose à voir, le Canon semblant beaucoup moins costaud que le Nikon. Reste que pour les propriétaires d’un vaste parc d’optiques Nikon récentes ou plus anciennes ( telles que les optiques Ais), le D700 apparaît comme LA solution attendue pour passer enfin au numérique plein format.

Propriétaire d’un D200 depuis quelques années, je ne manquerai pas de tester ce nouveau venu avec toute l’attention d’un amateur de photos de concert, un peu frustré par le manque de sensibilité des capteurs APS de cette génération d’appareils.

La sortie officielle du Nikon D700 est annoncée début juillet... c'est-à-dire maintenant ! Gageons qu'il va y avoir un peu de bousculade au comptoir des officines spécialisées.