samedi 29 décembre 2007

Hadouk Trio en live: Baldamore


La sortie du nouvel album live du Hadouk Trio, Baldamore, constitue un double évènement pour moi. D’abord parce que je suis un fan de ce groupe inventif et des membres qui le constituent, mais aussi parce que j’ai assisté à son enregistrement, devant et derrière la scène, les 22 et 23 mai 2007 au Cabaret Sauvage: une occasion unique de se constituer une nouvelle référence musicale et technique pour mes essais de matériels.

Mais commençons par l'essentiel. Hadouk, c’est d’abord une poésie et une volonté de transcender les frontières, de mélanger les saveurs de l’Afrique et de l’Orient, de jeter un pont entre les traditions, le jazz et la world, qui touche directement aux cœurs des amateurs de musique vivante et acoustique.


Ce mélange de genres s’exprime d'abord dans la constitution de ce trio de musiciens multi instrumentistes, auquel chacun apporte quelque chose de son expérience et de ses voyages. On pense en particulier au Doudouk, de Didier Malherbe, hautbois arménien en bois d’abricotier, à la Gumbass de Loy Ehrlich, sorte de mélange improbable entre le Guimbri et le manche d’une basse électrique, sans oublier la matière lumineuse du Hang de Steve Shehan et de ses boites à rythme de peaux, de métal et d’argile, qui nous entrainent à la découverte de nouvelles sonorités, de ces timbres venus d’ailleurs qui font toute la richesse du patrimoine musical de notre planète.



Mais au delà de cette découverte initiatique, qui vous donnera l’occasion unique de découvrir un nombre d’instruments et de percussions impressionnant, Hadouk Trio c’est d’abord une joie de vivre et une envie de communiquer la passion de la musique qui entraînent sans mal l’auditeur dans l’utopie virevoltante de la voie lactée qui est au cœur de leur dernier album studio. On saluera au passage le jeu inspiré de la Gumbass (magnifique sur Baldamore) et des claviers de Loy Ehrlich qui construit une ambiance différente à chaque morceau, la frappe et le sens du rythme exceptionnel de Steve Shehan ( avec une mention spéciale pour le Hang de la plage 5 "Hijaz" qui fait voler en éclat la frontière entre la percussion et l’instrument mélodique) et l’inventivité réjouissante de Didier Malherbe ( la toupie magique de la plage 8 "Tourneblues" que l’on retrouve également sur le DVD) qui éclaire de son souffle maîtrisé l’ensemble de la partition.


La notion de partage et de voyage qui caractérisent le groupe se retrouve aussi dans la voix du désert Mauritanien de Malouma Mint Meidah, le Bongo de Bachar Khalife et la Trompette de Nicolas Genest, trois invités de choix et de coeur qui ajoutent chacun à leur manière une authenticité supplémentaire à ce pure moment de bonheur fraternel.


Au delà de l’aspect artistique, on saluera aussi la qualité technique de cet enregistrement ( réalisé par Maïkôl et Philippe Teissier du Cros) et du mixage ( PTDC à nouveau), qui restitue à merveille l’ambiance et l’énergie du concert en explorant la scène sonore, la qualité des timbres et la bande passante dans ses moindres détails, mais sans jamais perdre contact avec la musique. Voilà un disque qui devrait plaire aussi aux audiophiles désireux d'explorer les possibilités de leur système Hifi sans pour autant tomber dans la caricature ou la démonstration stérile. Baldamor vient rejoindre ainsi la courte liste d'enregistrements "Live" qui me sert de référence lorsque je teste du matériel.




Enfin, pour les amateurs d’image, il faut aussi saluer la réalisation et le montage impeccables du DVD qui accompagne l’album dans son édition collector (le CD et le DVD sont également disponibles séparément). Thibaut Castan, à qui l’on a confié cette tâche difficile, reconstitue avec brio l’ambiance si particulière du Cabaret Sauvages, circulaire et intime autour des musiciens, à partir des prises de vue fixes et Steadicam (caméra mobile) réalisées le premier soir. L'occasion de découvrir une vision différente et alternative des morceaux que l’on retrouve, ou pas, sur le CD. Un atout supplémentaire indéniable pour cet album qui semble avoir bénéficier des meilleures compétences dans tous les domaines pour laisser la musique du Hadouk Trio s’exprimer sans ambages. Un must !


Hadouk Trio
Baldamore
Chez Naïve

Lien vers Naïve

Crédit photo:
Les images de cette page ont été réalisées par mes soins à l'aide d'un Nikon D200 équipé d'un zoom AF-S Nikkor 17-55mm 1:2.8 G ED et d'un AF-S Nikkor 80-200mm 1:2.8 ED. Merci de ne pas reproduire sans mon autorisation préalable.

mercredi 5 décembre 2007

Bach / Coltrane: Raphaël Imbert Project

En marge de la soupe commerciale dont on nous rabâche les oreilles sur les radios à longueur de journée, certains labels continuent fort heureusement à défendre des projets qui portent en eux l'âme et la créativité des musiciens qui en sont les instigateurs. C'est le cas notamment du label Zig Zag qui nous propose un voyage décalé, entre mémoire et improvisation, au cœur de la mystique musicale symbolisée par Coltrane et Bach.


L' album Bach - Coltrane est né de la rencontre entre le saxophoniste Raphaël Imbert et l'organiste André Rossi du Brotherhood Consort. Le plaisir de faire de la musique ensemble a donné naissance à une suite de pièces qui prend pour cadre la mystique qui rejoint John Coltrane et Jean Sébastien Bach à travers les siècles. Outre des pièces structurées, construites avant l'enregistrement, le disque contient plusieurs morceaux improvisés sur le moment (Art de la fugue, Largo BWV 1056, improvisation sur les lettres B.A.C.H).

Cette rencontre originale, organisée autour de l'orgue de Bouc Bel Air, profite également de la présence de Jean-Luc Di Fraya à la voix et aux percussions, de la contrebasse de Michel Péres, du Quatuor Manfred et de la participation du contre ténor Gérard Lesne pour dévoiler un univers d'une rare profondeur qui a su toucher mon cœur et celui de celles et ceux à qui je l'ai fait découvrir.

Mystique est bien le mot qui semble le mieux définir ce mélange réussi de sonorités, de sensibilités et d'inventivité qui demande à être écouté tranquillement sur son canapé, dans la quiétude d'une soirée entre amis mélomanes ou tout seul, au plus profond de la nuit, pour se laisser emporter sans entrave par l'émotion.

Un album émouvant que je recommande à toutes celles et ceux qui aiment Bach et le Jazz, et qui profite d'une réalisation toute en subtilité pour développer ses charmes auprès des oreilles les plus difficiles. Magnifique !

A découvrir dans les bacs fin janvier.

Retrouvez cette découverte musicale et bien d'autres sur EcoutezVoir magazine : www.evmag.fr

Bach - Coltrane
Raphaël Imbert Project
chez Zig Zag - ZZT080101

Liens vers Zig Zag

lundi 3 décembre 2007

Linn Klimax DS - La source du futur ?




J’ai assisté récemment à la présentation d’un nouvelle source de musique de très haut de gamme qui pourrait bien représenter le futur de la Haute Fidélité en concrétisant tous les avantages qualitatifs de la dématérialisation prévisible du support musical.

Le Linn Klimax DS se présente comme un serveur destiné à convertir et à diffuser les fichiers audio numériques en provenance d’un disque dur externe qui contient l’ensemble de votre discothèque. Vous l’aurez pourtant compris, il ne s’agit pas ici de lire des fichiers MP3, mais de supprimer purement et simplement les problèmes liés à la lecture d’un CD tels que les erreurs de tracking dues à l’instabilité et aux vibrations de la mécanique qui entraînent des fluctuations du signal (jitter) lors de la récupération des données par le convertisseur. A l'heure qu'il est, le Kllimax DS supporte les meilleurs formats "ouverts" de musique du marché, à commencé par les fichiers FLAC et WAV stockés sur un disque dur réseau NAS. Non content de tirer le meilleur parti des fichiers 16 bits / 44,1 kHz de nos CD ripés, le Klimax DS a également été conçu pour lire les fichiers « master » que le constructeur propose de récupérer sur le site de Linn Records.

Vers le site de Linn Records

La société sœur du constructeur écossais met à notre disposition l’ensemble de son catalogue d'enregistrements au format CD et en haute résolution ( 24 bits / 88,2 – 96 ou 192 kHz selon le format du master) et promets des accords avec d’autres distributeurs dans les mois et les années qui viennent pour proposer une offre étendue d'artistes et une vraie alternative musicale aux SACD.

Gilad Tiefenbrun, le fils du fondateur de la marque et actuel directeur du bureau d’étude s’était déplacé en personne pour présenter cette nouvelle machine qui devrait se voir déclinée dans des versions plus accessibles dans un futur plus ou moins proche.
Il faut dire qu’à 17000 euros avec son disque dur SATA de 1 Tera octets et le tablette PC nécessaire à le piloter de manière conviviale, le Klimax DS n’est pas donné ! En reprenant l’esthétique avantageuse du Klimax Kontrol ( pré ampli haut de gamme du constructeur et partenaire logique du DS), tout d’aluminium usiné dans la masse vêtu, l’appareil a fier allure et s’impose comme le complément idéal des deux sources mythiques créées par Linn Products : la platine vinyle Linn Sondek LP12 et le lecteur Linn Sondek CD12 qu’il vise à rejoindre dans le cœur des mélomanes. Etant moi-même l'heureux propriétaire d'un CD12, et connaissant l'importance fondamentale que le constructeur accorde à la source, j'avoue que j'étais pour le moins impatient de me faire une première idée du potentiel de l'engin !


La démonstration, organisée chez Audio Synthèse, revendeur hifi à Paris, reposait sur une impressionnante configuration active comprenant un pré amplis Klimax Kontrol, les enceintes sans compromis Linn Komri et les amplificateurs de puissance Akurate 2200.
Une première comparaison permettait de se faire une idée de la performance du DS face à un lecteur CD Linn Akurate, une excellente machine proposée à un peu plus de 5000 euros, directement dérivé du CD 12. Effectivement, le même disque « copié » puis relu par le DS laissait entendre plus de détails, une dynamique accrue mais aussi une fluidité presque analogique qui ne manquait pas d’attirer l’attention de mes oreilles. La deuxième comparaison mettait le CD en face d’un fichier de qualité master ( 24 bits / 192 kHz) et là, c’était carrément la claque ! Que ce soit dans les domaines objectifs des timbres, de la dynamique ou de l’image stéréo ( quelle profondeur et quelle précision des plans sonores !) ou dans celui, beaucoup plus subjectif, de l’émotion musical, le Klimax DS prennait clairement ses distances sur le support CD grâce à la résolution supérieure du morceau récupéré sur le site de Linn Records.

Une première impression très positive qui demande à être approfondi en détail, ce que j’aurais l’occasion de faire bientôt, puisque le constructeur a proposé de mettre un Klimax DS à ma disposition pour que je puisse le comparer à mon bien aimé CD 12.


Lien vers le site de Linn Products.
Vers le site de Linn France.
Vers le site d'Audio Synthèse.