dimanche 24 février 2008

Pioneer SC-LX90 " Susano" Un nouveau poid lourd de l'Audio Vidéo




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Il est assez rare que j’ai spontanément envie de tester un amplificateur Audio Vidéo intégré aussi performant soit-il sur le papier. Ce sont souvent de mauvais compromis sur le plan musical et je sais par expérience qu’il est préférable d’avoir une installation stéréo de haut de gamme pour regarder un film qu’un système Home Cinéma mal optimisé par manque de place ou de moyen.
Pourtant, quand un constructeur de l'envergure de Pioneer « pète les plombs » en proposant un appareil sans concession tel que le nouveau SC-LX90 « Susano », la tentation est grande de jeter un œil et deux oreilles sur les derniers délires des ingénieurs.
Et en matière de délire, on peut dire que nos amis japonais n’ont pas fait les choses à moitié avec cette bête imposante dotée de tout ce dont on peut rêver pour faire du multi canal dans les meilleurs conditions !
Equipé des derniers décodeurs Dolby TruHD et DTS-HD Master Audio et d'un scaler vidéo capable d'upscaler la résolution de l'image jusqu'au 1080p, cette bête de course est prête pour le Blu-ray. Ses circuits d'amplification originaux associeraient en outre la technologie numérique ICE Power de Bang & Olufsen aux technologies de la marque pour délivrer 7 x 200 watts ou 10 x 140 watts / 8 ohms. Reste à savoir si cette puissance numérique ferra du Susano un agréable compagnon musical.

Le prix du SC-LX90 n'a pas encore été révélé mais selon des rumeurs insistantes, il devrait se situer largement au dessus de la barre des 5000 euros. C’est dire si ce beau bébé porte en lui la fierté des ses concepteurs. A vérifier à l’écoute, ce que je ne manquerais pas de faire à la première occasion !

Caractéristiques techniques :

Vidéo : 1080p/24, convertisseur numérique avec décodeur 12 bits 3D et encodeur 297 MHz/12 bits, scaler vidéo, QDEO Marvell, HDMI deep Color xv color...

Audio : Nouveaux convertisseurs audiophiles Wolfson 192 kHz/24 bits ( excellent) , nouveau calibrage automatique MCACC

- Double châssis séparés, alimentation isolée, pieds amortissants TAOC...
- Agrément THX ULTRA 2 Plus et certifié MONITOR REFERENCE par les Studios AIR de Londres.

- Ampli 7 x 200 Watts ou 10 x 140 W, sous 8 Ohms
- Ecran d'affichage frontal couleurs, 13 cm de diagonale
- 3 Processeurs de contrôle : 2 x Shark 3ème Génération et 1 Freescale
- Certifié audio/vidéo DLNA et PlayForSure, firmware Update
- Multizones x 3
- 6 x entrées + 2 sorties HDMI 1.3 Deep Color xv color
- 2 x i-Link, USB, Ethernet, iPod
- Audio numériques : 4 in + 1 out optiques, 7 in + 1 out coaxiales
- Vidéo : 4 S-vidéo, 5 YUV assignables... ( la liste est interminable mais tout est là !)


Pioneer annonce une disponibilité courant Avril 2008. Je vous tiens au courant.

mardi 19 février 2008

Acte de décès du HD-DVD

Le CES de Las Vegas a marqué un tournant dans le match que se livrait les deux formats de disque Vidéo Haute Définition : le Blu-ray et le HD-DVD. En annonçant son intention de se concentrer désormais exclusivement sur le standard Blu-ray, Warner Home Vidéo, qui représente 20% des ventes de DVD aux Etats-Unis, portait un rude coup au clan adverse représenté par Toshiba, son créateur. La marque Japonaise tenta bien de nous rassurer par de nombreux communiqués de presse annonçant le déploiement d’une nouvelle stratégie commerciale encore plus agressive, mais c’était bientôt au tour de Wall-Mart, géant américain de la distribution, de porter l’estocade en déclarant son intention de ne miser que sur le Blu-ray.

Finalement, ce matin, Toshiba a décidé sagement de jeter l’éponge pour laisser le champ libre au Blu-ray et ramener enfin la sérénité dans le marché de la vidéo Haute Définition.

Avec un peu de recul, on peut se demander comment les grands constructeurs ont osés imposer une nouvelle guerre de standards aux consommateurs après nous avoir déjà éprouvés avec le match VHS contre Betamax, le DCC ( une K7 numérique dont personne ne se souvient) contre le Minidisc et plus récemment le duel DVD-Audio contre SACD qui devrait couter la vie à un digne successeur Haute Définition du CD. En obligeant le consommateur a faire son choix entre le HD-DVD et le Blu-ray, cette nouvelle guerre de l’inutile, caractéristique d’une société de consommation qui ne sait plus comment faire de l’argent, a surtout « réussi » à faire reculer les ventes de DVD sans pour autant faciliter l’accès à son successeurs, faisant perdre au passage beaucoup d’argents aux éditeurs. C’est d’ailleurs probablement motivé par ce triste constat que Warner a pris sa décision, conscient que la cohabitation des deux standards ne faisait que ralentir la progression des ventes de disques HD dans son ensemble.

Mais les constructeurs et les éditeurs ont sans doute perdu plus encore en favorisant l’émergence d’un troisième acteur de la Haute Définition : la VOD ( ou Vidéo à la demande) qui permet aujourd’hui aux Etats-Unis, et bientôt chez nous, de télécharger moyennant finance un film directement sur Internet, sans compter les sites de téléchargement illégaux qui proposent déjà les séries TV américaines et certains « blockbusters » en 720 ou en 1080p…gratuitement.
Evidemment, la compression qui se rattache à ce type de flux numérique ( streaming) ou de fichier DivX ne permet pas encore d’obtenir une qualité d’image et de son comparable à ce que l’on peut trouver sur un Blu-ray, mais on fait des progrès tout les jours, et ces nouveaux médias dématérialisés ont l’avantage de ne pas impliquer de dépense matériel inutile.


Le communiqué de presse reçu ce matin : vous noterez au passage la manière avec laquelle les dirigeants de la société tentent de se justifier, tout en essayant de se raccrocher aux branches pour ne pas risquer de perdre totalement la face sur le marché de la Haute Définition. N’aurait-il pas été plus sage et plus mature de se mettre autour d’une table pour discuter ensemble dès le départ, entre constructeurs, afin d’éviter ce triste gâchis d’argent et de compétence ?

19 février 2008

Toshiba annonce l’arrêt de l’activité HD DVD

L’entreprise confirme néanmoins son objectif de garder son leadership dans la mise à disposition de sources Haute Définition pour les consommateurs

Puteaux—Toshiba Corporation vient d’annoncer aujourd’hui qu’elle s’engageait dans une révision en profondeur de sa stratégie globale sur le HD DVD, et qu’elle arrêtait le développement, la fabrication et la commercialisation des lecteurs de salon et des enregistreurs HD DVD. Cette décision fait suite à des modifications majeures qui ont affecté le marché récemment. Cependant, Toshiba continuera à apporter un support total en matière d’informations produits et de service après-vente à tous les possesseurs de produits HD DVD Toshiba.
Le HD DVD a été développé pour offrir aux consommateurs à un prix abordable, l’accès à l’exceptionnelle qualité de la Haute Définition et les préparer à la convergence numérique de demain qui verra la fusion progressive des univers IT et Electronique Grand Public.
“Nous avons longuement analysé et évalué quel serait l’impact sur le long terme de la poursuite de ce qui apparaît comme une “guerre pour le format nouvelle génération” et nous sommes arrivés à la conclusion qu’une décision rapide contribuera mieux au développement du marché” a déclaré Atsutoshi Nishida, Président et CEO de Toshiba Corporation. "Tout en exprimant notre déception pour l’entreprise et encore plus particulièrement pour les consommateurs, force est de constater que le marché de masse relatif aux contenus Haute Définition reste encore inexploité et à cet égard, Toshiba est prêt et déterminé à faire usage de tous ses talents, sa technologie et sa propriété intellectuelle pour faire de la convergence numérique une réalité.”
Toshiba continuera à être à la pointe de l’innovation, sur une palette très large de technologies qui donneront au marché de masse l’accès aux contenus Haute Définition. En particulier, citons les nouvelles mémoires flash NAND à haute capacité, les disques durs de très petite taille, la nouvelle génération de processeurs (« CPU »), et toutes les nouvelles technologies afférentes au traitement de l’image, à la transmission sans fil et aux modes de cryptage. L’entreprise s’apprête à faire prochainement des annonces concernant des progrès stratégiques réalisés dans le domaine de ces technologies dites de convergence.

Toshiba va commencer à réduire ses livraisons de lecteurs de salon HD DVD à la distribution avec pour objectif un arrêt de ces activités à fin Mars 2008.

Cette décision n’affectera en rien l’engagement de Toshiba au format DVD et l’entreprise continuera à commercialiser des lecteurs et des enregistreurs DVD conventionnels. En tant que membre du DVD Forum, une organisation internationale regroupant plus de 200 sociétés et dont l’objectif est de définir les formats optimaux de disque optique pour les consommateurs et les industries concernées, Toshiba souhaite maintenir sa contribution au développement de l’industrie du DVD.
Toshiba souhaite également maintenir sa collaboration avec les sociétés qui ont contribué à construire avec Toshiba le marché du HD DVD , incluant Universal Studios, Paramount Pictures, et DreamWorks Animation et les plus importants studios européens et japonais, ainsi que les leaders de l’industrie IT, à savoir Microsoft, Intel, et HP. Dans la perspective de futures opportunités commerciales, Toshiba étudiera la possibilité de mettre en place une coopération avec ces entreprises, basée sur les nombreux actifs acquis dans le cadre du développement du HD DVD.

mercredi 13 février 2008

Avishai Cohen - As Is... Live At The Blue Note



J’ai découvert Avishai Cohen il y a quelques années dans une petite boîte de Jazz parisienne nommé le Bilboquet ou ce bassiste et compositeur d’origine israélienne démontrait son talent entouré d’une bande de musiciens venus des quatre coins du monde ( the International Vamp Band) pour jouer un jazz mâtinée d’un mélange détonnant de rythmes judéo afro américain. Remarqué par le grand Chick Corea à New York (qui l’embarqua plus d’une fois en tournée), son troisième album en tant que leader, Unity, m’avait déjà fait forte impression en démontrant une vraie maturité à travers sa capacité à s’effacer devant la musique. J’y découvrais, en marge de la contrebasse, son talent de pianiste à travers des mélodies originales véhiculant la passion, la mélancolie et la joie de vivre d’un musicien en pleine découverte de lui-même.

Trois disques plus tard, le voici de retour avec As Is… Live At The Blue Note enregistré, comme son nom l’indique, au Blue Note, boite New-yorkaise mythique s’il en est, en compagnie de Sam Barsh au piano (remarquable) et au mélodica, Mark Guilliana aux percussions, Diego Urcola à la trompette et Jimmy Green au saxophone. L’album contient à la fois un CD et un DVD pour une expérience totale de ce moment forcément privilégié pour l’artiste.
Sans être révolutionnaire, ce concert mérite toute votre attention. On y trouvera un mixe de ses meilleurs morceaux ainsi qu’un certain nombre de nouvelles mélodies, enrichies par le saxophone et la trompette, ainsi qu’une version intéressante de la « Caravan » de Duke Ellington et Juan Tizole, joliment arrangé et interprété par un groupe de musiciens qui prend visiblement plaisir à jouer ensemble.
Avishai Cohen, à la basse électrique et à la contrebasse, souligne et explore la mélodie avec conviction et un touché qui n’est pas sans rappeler parfois celui de Paul Jackson sur le célèbre album d’Herbie Hancock Head hunters. Bien aidé par le piano de Sam Barsh, le saxophone d’un Jimmy Green brillant et les rythmes enlevés de Mark Guilliana, on se laisse ainsi emporter pendant une grosse heure par la passion communicative qui se dégage de ce concert.
Une motivation que l’on retrouve d’ailleurs sur le DVD qui restitue bien l’ambiance si particulière du Blue Note et permet de mieux découvrir le talent de Sam Barsh au piano, l’énergie réjouissante d’Avishai Cohen…et la santé de la piste PCM qui accompagne des images dont la qualité est forcément un peu bridée par le manque de lumière : bruit vidéo, cross colore et fourmillements au programme. D'une manière générale, le concert a été enregistré avec soin et pourra s’écouter comme un album studio, agrémenter de l'ambiance inimitable de la salle, les bruits de fourchettes et de verres et cette tension qui n'appartient qu'à la scène, constituant du même coup un Best of d’Avishai Cohen parfaitement recommandable auprès de celles et ceux qui voudront le découvrir.

Avishai Cohen
As Is… Live At The Blue Note
Edition: Half Note


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dimanche 10 février 2008

An experience of the Linn Klimax DS - First High End digital stream music player


Linn Klimax DS - tested at home for 5 days


1/ Owner’s visit
2/ Operating the Klimax DS
3/ A growing user interface
4/ Comparative listening : Linn Klimax DS vs Linn CD 12


Not so long ago, I was rather afraid of the inevitable process of recorded music dematerialisation. Once the CD would be over, I was picturing myself wandering across the Internet, in search of uncompressed files that would allow me to discover new releases in hardly decent conditions, with my personal computer connected to the audio system … but in the final hope of finding some old Duke Ellington LP in order to enjoy the real plentiness of music as it had been conceived. Hopefully, since Linn’s new Klimax DS has come visiting my system, I feel relieved. CD stopping and the failure of SACD will not frustrate the audio-freak and music-lover that live within me, far from it. Even if I cannot currently afford spending 15 000 € to acquire this beautiful piece of work, the Klimax DS is demonstrating that music can eventually benefit from this behavioural and technological revolution.

1/ Owner’s visit

From the birth of the cult-ish Linn Sondek LP 12 turntable, and till the not less famous CD 12 player, the Scotland-based Linn Products has made its speciality designing analog and digital front-end which are musically and technically outstanding. Facing the issue of medium dematerialisation, Linn’s design centre has put all its guts on the conception of a system which mission is to even outperform the CD 12. This latter box was the result of Linn’s own research program in the aim of “extracting as much information and music as possible from a mere CD”. The Klimax DS device uses in its turn a mass storage device to record the information extracted from a CD or downloaded from the Internet, thus removing - once for all - the vibrational problems, errors and jitter proper to CD optical replay. In practical terms, the Klimax DS is a sophisticated digital-to-analog converter, linked to an external hard-disk drive (or to that of your personal computer), which contains uncompressed .wav or FLAC files (this format being an open, lossless encryption scheme). The resulting stereo signal is then delivered to the preamp under the analog form, using either symmetrical or asymmetrical outputs, as with any conventional player.



From left to right : the analog outputs (both symmetrical and asymmetrical), an earthing post, two RS232 connectors, the Ethernet port, the power switch and IEC socket.



Technically speaking, the Klimax DS is able to read any LPCM encoded audio file, up to the 24 bits - 192kHz format. Its architecture is based on a Xilinx chip which performs oversampling at 384 kHz or 352,8 kHz (depending on the original sampling frequency), before it passes the data stream to a Wolfson WM8741 D-to-A converter of the latest generation, working in a multi-bit and Delta-Sigma mode. The whole thing is driven by a floating master clock which also buffers the stream coming from the HDD through an Ethernet link, keeping jitter as low as can be. Although Linn does not disclose too much information about it, one can think that an important part of the Klimax DS sound quality just comes from the specific attention drawn to the clock and buffer management. As for the others guys of the Klimax family, the building quality of the DS is no less than exceptional : from component selection to the chassis itself (machined from billet aluminium in order to individually house all sub-parts, carefully shielded one from the other), everything has been done to draw the utmost performance from any single part of this very innovative circuitry.




On this image, one can clearly see the display and logic circuitry on the front, the switching power supply to the right, the data processing and conversion set at the center, and the analog output stages on the left of the box, well isolated one from the other.

The Klimax DS does not feature any digital output, nor any digital input that could be linked to an external drive unit (or integrated player). It cannot either reproduce motion soundtracks or any other digital media that would be read by your own computer, as some more conventional servers do. This lack seems to be the price to pay for achieving the extreme quality level of the Klimax DS. It will supposedly not bother music lovers in search of an ultimate front-end allowing them to enjoy their music in the best condition. Still, spending much of my daytime in front of a computer, I regret that I cannot use it as a more universal converter.

Controlling the Klimax DS is done through a proprietary graphical interface (named Linn Gui), accessible from a Tablet PC featured with touch-screen and WiFi facilities. This allows browsing through your music library and editing playlists. As soon as these playlists are created, it is possible to browse titles as anyone can do on a standard CD player, either via the Tablet PC or thanks to the small remote control provided with the machine. The Klimax DS can also be managed from any other computer (PC compatible, at the time being) or be integrated into a full IP network, but its prime function is to play the music stored on a HDD. Full stop.

2/ Operating the Klimax DS

To start with, one needs a computer to load CD contents or stored files into the HDD data bank. Linn recommends using Exact Audio Copy, a piece of software which makes CD copies by repeating misled tracks replay until they are fully understood. This operation, although non-critical, can take up to 15 minutes or so per CD. Linn retailers are invited to find local partners likely to transfer your whole CD library to the HDD for you. I’ve got 2000 CD : I would then spend some 500 hours doing it by myself … probably a good idea to give it to someone else !
Ideally, the Klimax DS has to be connected to the Internet, on which it will recover all useful information related to the recordings (artist, titles and timings, …), and also high-resolution music files (24 bits – 96 or 192 kHz). As of now, one can buy them from sites like Linn Records, the sister company to Linn Products, which offers its entire music catalogue with master-like quality.
Still, once all information is stored on the disk, it is also possible to use the DS thing without a connection to the Web, through a router device (that is, a network distribution thing) able to attribute an IP address to any component in the connected system. But the DS still needs an external WiFi modem, in order to communicate with the Tablet PC that acts as a smart remote control. This WiFi link will also allow copying CD information from the computer to the HDD while getting rid of one more wire connection.
I still regret, by the time of installation, that the supplier has not integrated the whole thing into one box. I can appreciate that a WiFi modem would have compromised the Klimax DS ultimate sound performance (WiFi standard is also due to evolve, and this would make an integrated modem become obsolete soon), but less understandable is the fact that The Klimax DS is not the very center of the system, by incorporating the IP router facility. One could even have imagined the possibility of a direct link to a CD ROM player, together with an integrated copy software that would have eased the databank daily update. If Linn wished to offer the ultimate front-end and nothing else than that, best would have been to offer a totally integrated physical interface. But future is not written down yet ! The Klimax DS has just been released and overall development is starting now. No doubt that new features will soon be added to the initial ones, in order to provide a more ready-for-use device.

3/ A growing user interface

As you may have understood, installing the Klimax DS requires a minimum level of networking skills, and your retailer will normally deal with this. The machine is a wonderfully looking component, simple and elegant, machined in billet aluminium, but deprived of any key or button, and hence has to be remotely controlled.
To be frank, the Linn Gui user interface currently provided is not up to the device’s standard. Building playlists requires using a graphical menu featuring neither scrolling facility nor search engine that would have facilitated usage. Once prepared, the playlist only show track titles, but no clue on the album it comes from nor on the artist who did it : we’ve seen best ! Hopefully, one can swap from a track to another via the small plastic remote control provided with the machine … which still does not have rewind or forward functions, but can only skip to the previous or to the following track. What a pity ! Especially when one thinks that signal is coming from a HDD.
But all this is due to evolve quickly. Linn has chosen the open UPnP network protocol for controlling their machine. Peripheral and remote control suppliers will hopefully undertake developments around this spreading programming language, for the sake of the user-friendliness. At the time I am writing, one can already replace the Tablet PC that I used with a Nokia N800 Pocket PC. Both smaller and smarter, it will soon offer new features and a more intuitive management of the Klimax DS.



Shown above, the Nokia N800 provided with a graphical interface which allows controlling the DS. We are still far from i-tunes ergonomics, but a lot of evolution is forecasted within the coming months, including the display of the selected record covers.


4/ Comparative listening : Linn Klimax DS vs Linn CD 12


One could argue that, due to my personal attachment to Glasgow’s flagship HiFi Mark, I miss the necessary objectivity to judge the Klimax DS. Believe me, this is damn wrong ! Some years ago, when time had come for me to spent more than 15 000 € on a reference front-end, I spent some time scanning all the competition that market offered before choosing the CD12. A competition that I keep on knowing well and enjoying much, as an audio journalist.
At once, I have been convinced that the Linn Klimax DS was an exceptional music front-end. The kind of music flow that suddenly irrigated my system was pretty much comparable to that of a high-end turntable. This homogeneity, this total lack of stress was all the more blatant as comparisons were done with the very same tracks played on the Linn CD12 then on the DS.
On Hadouk Trio Baldamore live album, the CD12 makes quite an excellent job. Despite its age (almost 6 years for the 24/96 version which I am the happy owner), it develops a musical quality, a liquid character and trackability which I think are still unrivalled. Ok, there is the same sort of material sense and natural expressiveness on a Nagra CDC or a Naim CD 555, but these qualities are not fully present on a DCS Puccini or an Esoteric X-01 D2. These latter references can give the impression they go further in terms of accuracy and raw dynamic range, all fields in which they benefit from the technology of their last generation circuits and computational power. Their merits are clear to the careful ear, but they don’t bring me more listening pleasure. The Nagra CDC possesses the same sensual and liquid ability, this lack of digital stress, whereas the Naim CD 555 pushes forward its marvellous sense of rhythm and an equally impressive full spectrum. But none of these two really outperforms the CD 12 on pure musical terms.
Still, with the Klimax DS, the marvellous diversity of Steve Shehan’s hand touch and groove sense on the track “Hijaz” appear under a new light, being like magnified by the length of tones extinction, together with the tonal perfection of the sound of metal ringing under its fingers. The drum kick seems even more focused in space, and when Loy Ehrlich gumbass comes in, it underlines the track with a fully controlled energy, totally integrated to the melody. This gives an additional depth to the stereo image : indeed, the whole soundstage has just opened in front of our ears. The sense of presence and the tonal quality of Didier Malherbe’s doudouk brings an hallucinating realism to this wonderful live recording. Nevertheless, it is going back to the CD 12 that I can better pinpoint the differences in subtlety and details richness between the two components. As it is always easier to figure out exactly which gap has been jumped when going back to a source of “lesser” quality.
Faced to the homogeneously spread out sense of rhythm and energy of the Klimax DS, the CD12 seems more reserved, almost dark, as if information was missing for a perfect recovery of instrumental micro-dynamics. What is really striking is that analog recordings as badly transferred to CD as Pink Floyd ‘s The Wall benefit from being “played” on the Klimax DS. On the track “Nobody Home”, which starts by the remote sound of a TV set and a yelling man’s voice, the Klimax outlines the sound perspective with an outstanding accuracy, whereas one very progressively discovers the heartbeat coming from the far end of the soundstage. On a global basis, each and every added detail is more delineated, better focused and still perfectly integrated into the melody. As a result, the rhythm seems to have slowed down, become more peaceful, and one finds out a new perspective on the track’s elements, gaining a depth which recalls that of vinyl replay. This is an impression I also felt on “The plaint”, from the magnificent songs collection Music for a While by Henry Purcell starring Alfred Deller. On this track, recorded in a church, Deller’s voice is accompanied by a harpsichord and a bass viol, and the melody’s melancholy is revealed with a new truth. To the extent one could think of having swapped to another master ! The violist’ breath, the density of the viol’s body, the plucking of the harpsichord, everything has acquired a new suppleness, without any loss of detail, whereas the voice, even more delicate as with the CD12, is better set in its acoustic space.
Here, the Klimax DS demonstrates its ability to resolve low-amplitude signals, all these reverberations, these resonances that are the life and the presence of the music. The Klimax DS succeeds in bringing full tonal richness and articulation, or alternately in reproducing the genuine dryness of a chord, without falling into the caricatural trap of a soliciting and irritating over-definition. Clearly, it extracts any available piece of information, just to integrate it into the melody and not for a cold analysis of its single parts only. Do not think that this seductive elegance hides any flabbiness, some kind of excessive softness, or suffers from lazy attacks on a more kicking program. In this field, the huge but cleverly applied dynamic compression of Madonna’s American Life will show the opposite. A great credit is given here to the engineer’s work. The natural and soft depiction of all intricated layers of effects, re-recording gimmicks, synth bass impulses, that the Klimax DS brings invites to raising the volume again and again, beyond reasonable measure. What a kick ! Stereophonic artefacts blossom, invade the whole room, and going back to the CD 12 is strikingly felt as image-shrinking and tone-darkening. Obviously no one has lowered instrument pitch, but the upper part of the spectrum is so detailed and the bass is also so defined with the Klimax DS that I discover a new side of this album I know so well.
Same impression prevails on Broken Rhythms by Trilok Gurtu, where traditional indian percussions are bouncing off with unheard joy and fluidity. The quality of tones’ attacks is properly astounding. On the second track “Kabir”, one feels like being surrounded by all the percussions, whereas the singer’s voice dominates this rhythmic avalanche with ease.
Be it on Bill Evans’ piano, Miles Davis’ trumpet, the wild progamming schemes of Radiohead’s tracks or on Laurie Anderson’s psychedelic delirium, the Klimax DS always displays its superiority over the CD 12, with a varying degree of importance. In general, the DS lets one enter into the music more easily, brings more things to hear, and blows the traditional stereophonic triangle limits. The image completely fills the room, with no degree of projection or roughness.
Strangely, I have been less impressed by the differences between tracks stored under the CD format (16 bits – 44 kHz) and their 24 bits – 96 kHz version, than between the same track played on the CD 12 and then on the Klimax DS. So wide is the gap jumped by the Klimax DS reading a mere extract from an ordinary CD, that I had hoped the same sort of difference between standard and high resolution excerpts. The better sharpness of hi-res files is nevertheless sensible : there is a gain on depth and precision, especially on the upper part of the spectrum. But this listening test will have to be done again when there is more material available than the three tracks provided with the machine.

Conclusion

On a performance point of view, the Klimax DS is a really astounding front end, another total success to be credited to one of the best design team in the whole audio industry. It is certainly the most musical digital gear I had the opportunity to hear. One can always criticise the elitist approach of the company, since there are other suppliers which propose more versatile and far less expensive devices to whom wants to enjoy dematerialised music formats. But if one takes into account to the task that has been set to its designers – namely turn out the best digital source for the years to come – the Klimax DS component has no real competition to face. Surely, the user’s interface remains to be improved for day to day operation, and also for users of Macintosh computers, which probably represent a number of potential purchasers. No doubt that the choice of UPnP will lead to the availability of many smarter solutions for the management of the DS, be they brought by Linn or by independent developers.
In the end, those who think that the Klimax DS’ price tag is far too high will have to consider the following : on the one hand, this innovative player surpasses to date every no-compromise front end. Including machines which price equals or exceeds that of the DS. On the other hand, Linn already proposes a more flexible and less costly platform with the Akurate DS. … This component is priced around 6000 € and will soon be met by another machine using the same sort of technology, at half its price.
The question of transferring CDs on a server device will remain. Beyond the recourse to a tier party doing it for you, I suggest that Linn turns out a complementary piece of equipment housing both a CD/DVD ROM player and a resident copy software, to be connected to the Klimax DS. This box could also contain the Ethernet server plus a WiFi modem in order to be an integrated device of great user-friendliness.

The Klimax DS has been created to offer the best of digital for today’s and tomorrow’s use. By contrast with other current digital front-ends, its open architecture together with its 24 bits – 192 kHz capability and its independent storage device are a guaranty over obsolescence. This is the same sort of philosophy that prevailed to the Sondek LP12 spirit in its time … what a reference !




Playback system : CD player: Linn Sondek CD 12, preamplifier: Linn Kisto, Power amplifiers: Linn Akurate 3200 ( x 2) and 4200, Linn Akurate 242 loudspeakers and their dedicated 5 ways active filters, Bass reenforcement subwoofer: Linn AV5150. Interconnect: Cardas Golden Cross, Linn Silver Interconnect ( new connector), speaker cable: Linn K400 & K600.

samedi 2 février 2008

Tranche de vie avec le Linn Klimax DS - Premier serveur musical sans compromis



Linn Klimax DS - durée du test : 5 jours


Pour faciliter la lecture, j’ai divisé l’article en quatre sections :

- 1/Petit tour du propriétaire
- 2/Mise en œuvre
- 3/Interface utilisateur
- 4/Écoute comparative


Il n’y a pas si longtemps encore, la dématérialisation inévitable de la musique enregistrée me faisait un peu peur. Le CD disparu, je m’imaginais condamné à errer sur Internet. Partir à la recherche de fichiers non compressés pour découvrir dans des conditions à peine décentes les dernières nouveautés sur un ordinateur branché à ma chaîne... en attendant de dénicher ce vieil enregistrement de Duke Ellington en vinyle pour savourer encore le bonheur d’écouter la musique telle qu’elle a été désirée. Pourtant, depuis que le Linn Klimax DS est passé faire un tour dans mon système, je me sens rassuré. L’arrêt du CD et la faillite du SACD ne frustreront pas l’audiophile et le mélomane qui cohabitent en moi, bien au contraire. Même si je n’ai pas les moyens d’investir les 15000 euros nécessaires à l’acquisition de ce bel objet pour l'instant, le Klimax DS démontre que la musique peut finalement bénéficier de cette révolution des mœurs et de la technologie.

1/Petit tour du propriétaire.

Depuis la cultissime platine vinyle Linn Sondek LP 12 jusqu’au non moins célèbre lecteur Linn Sondek CD-12, le constructeur écossais Linn Product s’est fait une spécialité de concevoir des sources analogiques et numériques musicalement et techniquement exceptionnelles.
Confronté à la dématérialisation du support, le bureau d’étude de Linn ne s’est pas donc pas dégonflé en se lançant dans la conception d’un système dont la mission est de dépasser clairement les performances du CD 12. Si ce dernier se voulait l’aboutissement des recherches menées par le constructeur pour extraire le maximum d’information et de musique d’un CD, le Klimax DS utilise une mémoire de masse pour stocker les informations extraites d’un CD ou téléchargées depuis Internet, supprimant ainsi purement et simplement les problèmes de vibrations, d’erreurs et de jitter inhérents à la lecture d'un disque optique. Pratiquement parlant le Klimax DS est donc un convertisseur numérique sophistiqué, attaché à un disque dur externe ou à celui de votre ordinateur, contenant des fichiers wav (- c’est-à-dire non compressés) ou FLAC ( un format de compression sans perte non propriétaire) haute résolution. Le signal stéréo est délivré au préamplificateur en analogique via ses sorties symétriques et asymétriques comme avec n’importe quel lecteur conventionnel.



A droite, les sorties analogiques asymétrique et symétrique, une borne de masse, deux prises RS232, le port Ethernet, la mise sous tension et l'embase IEC du cordon d'alimentation.


Techniquement parlant, le Klimax DS est capable de lire tous les fichiers audio LPCM jusqu’au 24 bit / 192 kHz. Son architecture est basée sur une puce Xilinx qui effectue un suréchantillonnage en 384 ou 352,8 kHz ( - en fonction de la fréquence d’échantillonnage initiale) avant de confier le flux numérique à la dernière génération de convertisseurs numérique - analogique Wolfson WM8741 fonctionnant à la fois en multi bit et en Delta Sigma. L’ensemble est piloté par une horloge maître flottante qui se sert d’un étage tampon pour optimiser le flux numérique en provenance de la liaison Ethernet qui le relie au disque dur, afin de garder le jitter aussi bas que possible. Si le constructeur ne s’étend pas vraiment sur la question, on peut penser qu’une partie importante des qualités du Klimax DS provient de la gestion spécifique de cette horloge et de son buffer. Comme d'habitude sur la série Klimax, la qualité de fabrication du DS est exceptionnelle: la qualité des composants, le boitier creusé dans l'aluminium pour ménager des espaces séparés et totalement blindés à chaque partie importante de l'appareil, tout a été mis en oeuvre par le bureau d'étude pour tirer le maximum de performance d'un schémas novateur à bien des égards.

Sur cette photo, on aperçoit bien l'affichage et la logique de commande sur le devant, l'alimentation à découpage à droite, le circuit d'acquisition et de conversion au centre et l'étage de sortie analogique clairement isolés les uns des autres afin de ne pas se perturber électromagnétiquement.


Le Klimax DS ne possède pas d’entrée ou de sortie numérique conventionnelle pour y connecter un lecteur de CD ou un Drive et ne peut pas non plus reproduire le son d’un film ou de tout autre média lu directement sur votre ordinateur comme le ferait un serveur traditionnel. Cette limitation semble être le prix à payer pour offrir le niveau de qualité extrême dont le Klimax DS est capable et ne gênera sans doute pas les audiophiles et mélomanes à la recherche d’une source ultime pour savourer leur musique dans les meilleures conditions. Je regrette pourtant, moi qui passe une grande partie de ma journée devant un ordinateur, de ne pouvoir simplement m’en servir comme d’un convertisseur universel.

Le pilotage du Klimax DS s’effectue par l’intermédiaire d’une interface graphique propriétaire (baptisée Linn Gui), accessible depuis un Tablet PC doté d’un écran tactile et d’une liaison Wifi (sans fil), qui permet de naviguer dans votre discothèque et de constituer des listes de lecture. Il est dès lors possible de naviguer dans la liste de lecture comme on le ferait avec n’importe quel CD, soit par l’intermédiaire du Tablet PC, soit via la petite télécommande fournie avec l’appareil. Bien entendu, on peut aussi piloter le Klimax DS directement depuis son PC ou l’intégrer dans un réseau comprenant d’autres appareils, mais sa fonction première est de lire de la musique depuis un disque dur, un point c’est tout.

2/Mise en œuvre.

Au départ, il faut donc un ordinateur pour charger les disques ou les fichiers dans la banque de données du disque dur. Linn recommande l’usage d’un programme nommé Exact Audio Copy qui va scanner le CD en repassant autant de fois que nécessaire sur la piste pour s’assurer qu’il ne lui manque aucune information. Cette opération, bien que facile, prend une quinzaine de minutes par disque. Les revendeurs Linn sont incités à trouver des partenaires susceptibles d’effectuer le transfert de votre discothèque sur le disque dur à votre place. J’ai 2000 CD : il faudrait donc 500 heures pour effectuer l’opération moi-même… c’est peut-être une bonne idée de s’en remettre à un prestataire !

Idéalement, le Klimax DS doit être relié à Internet, sur lequel il va pouvoir récupérer les informations relatives au CD (artiste, nom et durée des pistes…) ainsi que les fichiers musicaux haute-résolution 24 bits 96 ou 192 kHz qu’il est désormais possible d’acheter auprès des sites tels que Linn Records, la compagnie éditrice sœur de Linn Products, qui propose l’ensemble de son catalogue musical en qualité master.

Il est pourtant possible d’utiliser le Klimax sans Internet, une fois les informations stockées sur le disque, à travers un routeur (- c’est-à-dire un distributeur réseau) capable d’attribuer une adresse IP aux différentes parties du système. L’appareil a encore besoin d’une borne Wifi afin de communiquer sans fil avec le Tablet PC qui va lui servir de télécommande intelligente. Cette liaison Wifi permettra également de copier les informations des CD depuis l’ordinateur sur le disque dur par la voie des airs, et de se débarrasser d’une liaison filaire supplémentaire.

Reste que l’on regrette un peu au moment de l’installation que le constructeur n’ait pas intégré le tout dans la boîte. On comprend que le module Wifi soit susceptible de perturber cet appareil conçu avant tout pour la performance audio (- d’autant plus que les normes Wifi sont amenées à évoluer ce qui le rendrait, à terme, obsolète) mais je comprends moins que le Klimax DS ne soit pas le centre du système en intégrant son propre générateur d’adresse IP, et donc le routeur nécessaire à piloter l’ensemble des éléments ( disque dur, borne Wifi et télécommande Tablet PC) qui lui sont reliés. On aurait même pu imaginer une connexion directe à un lecteur optique et un programme intégré de copie CD vers disque dur qui aurait facilité la mise à jour de la banque de données au quotidien. Si Linn a voulu concevoir une source extrême et rien que cela, autant simplifier la vie de l’utilisateur en lui offrant une interface physique totalement intégré. Mais ne présageons pas de l’avenir. Le Klimax DS vient de sortir et son développement commence à peine. Nul doute que de nouvelles possibilités viennent s’ajouter bientôt à celles de base, pour en faire un appareil vraiment facile à brancher.

3/ Une interface utilisateur en devenir

Comme vous l’aurez compris, l’installation du Klimax DS demande un minimum de compétences informatiques et c’est donc votre revendeur qui se chargera de l’opération. L’appareil en lui-même est magnifique dans son coffret au design simple et élégant, taillé dans un bloc d’aluminium usiné dans la masse, mais il ne comporte aucune commande en façade et il faudra donc impérativement le piloter à distance.

Pour être clair, l’interface utilisateur « Linn Gui » actuellement fournie avec le Klimax DS n’est pas digne de l’appareil. La constitution des listes de lecture impose de se servir d’un menu dépourvu d’ascenseur, sans l’aide d’un simple moteur de recherche, qui aurait pourtant largement facilité l’opération. La liste ainsi constituée ne comporte plus que le nom des morceaux, mais aucune indication de l’album dont il est extrait ou même de son interprète : on a déjà vu mieux ailleurs ! Heureusement, une fois la liste de lecture constituée, on peut passer d’un morceau à l’autre par l’intermédiaire de la petite télécommande en plastique livrée avec l’appareil… qui ne comporte pas d’avance ou de retour rapide mais uniquement les sauts de plage. Un comble alors que le signal provient d’un disque dur.

Mais tout ceci est amené à évoluer rapidement. Linn a choisi le protocole de communication réseau ouvert Upnp pour piloter son appareil. Ce langage de programmation, de plus en plus répandu, permet d’espérer des développements rapides chez tous les constructeurs de périphériques et de télécommandes réseau, au grand bénéfice de la convivialité de l’interface utilisateur. Au moment ou j’écris ces lignes, on peut déjà remplacer le Tablet PC dont je me suis servi par un Pocket PC Nokia N800. À la fois plus petit et beaucoup plus élégant, il offrira bientôt de nouvelles fonctionnalités et un pilotage beaucoup plus intuitif au Klimax DS.

Le Nokia N800 doté de l'interface graphique qui permet de piloter le Klimax DS. On est encore très loin d'itune, mais de nombreuses évolutions sont prévues dans les mois à venir, avec notamment la possibilité d'afficher les pochettes des albums sélectionnés.

4/ Écoute comparative : Linn Klimax DS contre Linn Sondek CD 12


Certains pourront penser que, compte tenu de mon attachement à la marque de Glasgow, je manque d’objectivité pour juger le Klimax DS. Croyez-moi pourtant, il n’en est rien. Quand il s’agit de dépenser plus de 15000 euros pour acquérir une source de référence tel que le CD 12, on fait le tour de la concurrence sans état d’âme. Une concurrence que je connais bien pour la fréquenter, et l’apprécier souvent, dans le cadre de mon travail de journaliste Hifi.
Le Klimax DS se révèle d’emblée une source de musique tout simplement exceptionnelle. Il délivre à travers mon système un flot de musique d’une fluidité qui fait immédiatement penser à une platine vinyle de très haut de gamme. Cette homogénéité, cette absence de crispation numérique est d’autant plus flagrant que la comparaison se fait à partir du même morceau lu par un lecteur CD du calibre du Sondek CD 12.
Sur le live d’Hadouk Trio Baldamore, le CD 12 ne démérite pourtant pas. Malgré son âge (presque 6 ans déjà pour la version 24/96 dont je suis l’heureux possesseur), il développe à mon oreille des capacités musicales, une fluidité et une lisibilité dont peu de références actuelles sont encore capables. On retrouve bien cette sensation de matière et d’expressivité naturelle sur un Nagra CDC ou sur un Naim CD555, mais pas totalement sur un DCS Puccini ou un Esoteric X-01 D2. Ces deux derniers pourront donner l’impression d’aller encore plus loin en matière de précision et de dynamique pure, domaines dans lesquels ils imposent la technologie de leurs circuits de dernière génération et leur puissance de calcul. Leurs qualités sont évidentes à l’oreille attentive, mais ils ne me donnent pas pour autant plus envie d’écouter de la musique. Le Nagra CDC possède cette même liquidité charnelle, cette absence de crispation numérique alors que le Naim CD555 impose un merveilleux sens du rythme et une bande passante toute aussi impressionnante. Mais aucun des deux ne dominent vraiment le CD 12 sur une écoute musicale.
Pourtant, sur le morceau « Hijaz », la merveilleuse diversité des frappes et le sens du groove de Steve Shehan apparaîssent sous un nouveau jour avec le Klimax DS, comme magnifiés par la longueur des fins de notes et la subtilité des timbres du métal qui sonne sous ses doigts. Le pied de batterie apparaît encore mieux dessiné dans l’espace, et quand la gumbass de Loy Ehrlich fait son apparition, c’est pour souligner le morceau avec une énergie contrôlée totalement intégrée à la mélodie, pour donner une dimension supplémentaire à la profondeur de l’image stéréo.
En fait, c’est l’intégralité de la scène sonore qui vient de s’ouvrir devant nos oreilles. La sensation de présence et la qualité de timbre du Doudouk de Didier Malherbe donne un réalisme hallucinant à cette magnifique prise de son Live. Pourtant, c’est au retour en arrière que l’on découvre avec davantage d’acuité encore la différence de subtilité et de richesse d’informations entre les deux machines, tant il est toujours plus facile de prendre conscience de ce que l’on a perdu en revenant sur une source de qualité « inférieure ».
Confronté au sens du rythme et à l’énergie parfaitement répartie du Klimax DS, le CD 12 apparaît plus réservé, presque sombre, comme s’il manquait des informations pour reconstituer parfaitement la micro dynamique des instruments. Ce qui est encore plus bluffant, c’est de découvrir que même un disque aussi mal transféré sur CD que The Wall de Pink Floyd profite des bienfaits du Klimax DS. Sur « Nobody Home » qui commence par le son lointain d’une télévision et la voix d’un homme qui hurle, le Klimax définit les plans sonores avec une précision inouïe alors que l’on découvre le battement d’un cœur en arrière plan jusqu’alors à peine esquissé. D’une manière générale, chaque élément rapporté apparaît simplement plus lisible, à la fois mieux détaché et pourtant parfaitement intégré à la mélodie. Du coup, le rythme semble subjectivement plus lent, comme apaisé, alors que l’on découvre une nouvelle articulation des différents éléments du morceau en gagnant une profondeur dont on avait gardé le souvenir sur le vinyle sans jamais la retrouver sur le CD.
Une impression que l’on retrouve également sur « The Plaint » extrait du magnifique recueil de chansons Music for a while d’Henry Purcel, interprété par Alfred Deller. Sur ce morceau, enregistré dans une église, la voix du haute-contre est accompagnée d’un clavecin et d’une viole de gambe et la mélancolie de la mélodie apparaît avec une nouvelle évidence. À tel point que l’on a presque l’impression d’avoir changé de master !. Le souffle du gambiste, la densité de la caisse de la viole comme le pincement des cordes du clavecin acquièrent une nouvelle souplesse, sans pour autant perdre en détail, alors que la voix, toujours plus délicate, vient prendre sa place dans l’acoustique du lieu.
Ici, le Klimax DS démontre sa capacité de résolution sur les petits signaux, toutes ces réverbérations, ces résonances qui font la vie et la présence de la musique. Le Klimax DS réussit à communiquer l’articulation et la richesse des timbres, l’aridité ou la sécheresse d’un accord sans jamais tomber dans la caricature d’une hyper définition racoleuse et vite fatigante. D’évidence, il extrait la moindre information disponible, mais c’est pour la mettre au service d’une reproduction homogène de la mélodie et non pas d’une froide analyse des éléments qui la constituent.
Et n’allez pas croire que cette séduisante élégance cache une quelconque forme de mollesse, une souplesse excessive ou des attaques paresseuses sur une musique plus tapageuse. Dans ce domaine, la compression ravageuse (mais intelligente parce que sélective) de l’album American Life de Madonna vous démontrera le contraire. Le travail de l’ingénieur du son est ici à l’honneur. Les différentes couches d’effets, les jeux de re recording, la frappe d’une basse synthétique, tout concourt à faire de cet album rempli d’énergie un pousse-au-crime où la douceur et le naturel du Klimax DS donnent envie de mettre toujours plus fort pour profiter de l’énergie débordante dont il est capable. Quelle claque ! Comme libérés de leurs gangues, les effets stéréophoniques envahissent la pièce et le retour au CD 12 est vécu comme un repliement de l’image stéréo et une sensation d’assombrissement saisissante alors que cet album passe d’habitude remarquablement chez moi. Pourtant, la hauteur des timbres n’a pas changé, mais le haut du spectre apparaît si détaillé et le grave si défini que je découvre une nouvelle approche de cet album que je connais pourtant par cœur.
Même impression sur le Broken Rhythms de Trilok Gurtu où les percussions traditionnelles indiennes rebondissent avec un entrain et une fluidité que je ne leur connaissais pas. La qualité des attaques est tout bonnement époustouflante. Sur la deuxième plage « Kabir », on se trouve au milieu des peaux alors que la voix de la chanteuse domine avec aisance cette avalanche de rythmes entrelacés.
Que ce soit sur le piano de Bill Evans, la trompette de Miles Davis, les programmations sauvages de Radiohead ou les délires psychédéliques de Laurie Anderson, le Klimax DS affirme systématiquement, avec plus ou moins d’ampleur, sa supériorité sur le CD 12. Avec le DS, on rentre plus facilement encore dans le morceau, on entend plus de choses alors que l’image stéréo oublie totalement le triangle stéréophonique pour remplir la pièce sans aucune forme de projection ou de dureté indésirable.
Curieusement, j’ai été moins impressionné par la différence entre un morceau stocké au format CD ( 16 bit / 44,1 kHz) et sa version 24 bits / 96 kHz que par la comparaison du même morceau joué par le CD 12 puis par le Klimax DS.
La résolution supérieure est pourtant bien perceptible, alors que l’on gagne encore un peu en profondeur et en précision, notamment dans le haut du spectre. Mais le Klimax DS parvient à creuser un tel écart avec le signal extrait d’un simple CD que l’on en espérait un de même ampleur entre un format standard et la haute résolution d’un signal 24 / 96. Une expérience à réitérer lorsque les morceaux en Haute Définition serrons plus nombreux et plus diversifiés que les trois exemples qui étaient fournis avec l’appareil.


En conclusion

Sur le plan des performances, le Linn Klimax DS est une source musicale véritablement époustouflante, une réussite totale de plus à mettre au crédit d’un des meilleurs bureaux d’étude que compte l’industrie audio et certainement la source numérique la plus musicale qu’il m’ait été donnée la chance d’entendre.
On pourra toujours critiquer l’approche élitiste du constructeur à l’heure où certains de ses concurrents moins prestigieux proposent des solutions à la fois plus souples et considérablement moins onéreuses à ceux qui souhaitent profiter de la dématérialisation du support. Mais si l’on s’en tient à la mission que lui a confiée ses concepteurs, à savoir proposer la meilleure source de musique numérique possible pour les années à venir, le Klimax DS est une machine sans réelle concurrence.
Bien sûr, il reste aux ingénieurs de la marque à perfectionner l’interface utilisateur de l’appareil afin de le rendre plus agréable et facile à utiliser au jour le jour, sans oublier les utilisateurs de Macintosh, qui représentent un nombre important d’acheteurs potentiels de ce genre de machine sans concession. Nul doute qu’en choisissant un standard de communication tel que l’Upnp, de nombreuses solutions se verront bientôt offertes aux clients pour piloter le Klimax DS avec élégance, qu’elles soient proposées par Linn ou par des développeurs indépendants

Enfin, à tous ceux qui pensent que le prix du Klimax DS est outrageusement disproportionné, je rétorquerai deux choses : d’une part, ce lecteur d’un nouveau genre dépasse en qualité musicale tout ce que j’ai pu entendre à ce jour en termes de sources numériques sans compromis. En incluant des machines dont le prix égale ou dépasse largement celui du Klimax DS.
D’autre part, le constructeur propose déjà une solution à la fois plus souple et moins onéreuse de cette plateforme à travers l’Akurate DS. Une machine proposée autour de 6000 euros qui se verra bientôt complétée par un petit frère deux fois moins cher mais doté de la même technologie.
Reste le problème de l’enregistrement des disques sur le serveur. En dehors de la solution qui consisterait à confier sa discothèque à une société susceptible de le faire à votre place, je suggère à Linn de concevoir une boite supplémentaire contenant à la fois une mécanique CD/DVD Rom et un programme de copie en liaison avec le Klimax DS afin de faciliter cette opération au jour le jour. Elle pourrait également contenir un serveur Ethernet ainsi qu’un module Wifi afin de constituer une solution intégrée d’une grande convivialité pour l’utilisateur final.

Le Linn Klimax DS a été créé pour offrir le meilleur du numérique aujourd’hui et demain. Son architecture ouverte et ses capacités de conversion 24 bits / 192 kHz alliées à un système de stockage indépendant, le garantissent contre l’obsolescence qui pénalise à terme l’intégralité des sources numériques traditionnelles. Une démarche finalement assez proche de celle qui avait présidé en son temps à la création de la platine vinyle Linn Sondek LP-12… Une sacrée référence !


Système d'écoute: Lecteur CD Linn Sondek CD 12, préamplificateur Linn Kisto, amplificateurs Linn Akurate 3200 ( x 2) et 4200, filtre actif 5 voies et enceintes Linn Akurate 242, caisson de grave Linn AV5150. Câbles de modulation: Cardas Golden Cross asymétrique, Linn Silver Interconnect ( nouveau connecteur) symétrique & asymétrique, câble HP Linn K400 & K600.


Je tiens à remercier Linn France et toute l'équipe d'Audio Synthèse pour m'avoir permi d'effectuer cet essais complet dans les meilleures conditions.