vendredi 25 avril 2008

Madonna - Hard Candy : Une pompe à fric sans intérêt

Cette fois, c’est sûr : Madonna, Louise Ciccone n’a plus rien à dire ! Son dernier album Hard Candy ne mérite même pas qu’on l’écoute une fois. J’ai pourtant fait partie de ceux qui avaient apprécié le virage amorcé par la pope star avec William Orbit sur le magnifique album Ray of light où Madonna dévoilait une nouvelle facette de sa personnalité. J'ai ensuite frissonné aux effets sonores développés par Mirwais pour Music puis American Life, deux albums superbement produits qui démontraient sa capacité à se renouveler sans renier les fondements de son succès. J'avoue avoir été moins conquis par Confessions on a dance floor, mais le disque avait au moins le mérite d’annoncer clairement ce que l’on devait en attendre sur la pochette et dans son titre. C'est sans doute tout aussi vrai de Hard Candy mais je ne vois pas bien ce que l'on pourra trouver à ce ramassis affligeant de chansons insipides et sans saveur, dont la production n’arrive même pas à égailler mon système, pour en justifier l'existence. À vouloir imiter les petites reines du R&B, à coup de boucles et d'effets vus et revus, Madonna démontre simplement qu’elle n’a plus ce qu’il faut, et que son « inspiration » s’est tarie. Inutile d’en dire plus, vous m’aurez compris !


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lundi 21 avril 2008

Alain Bashung - Bleu pétrole




Finalement, six ans après L’Imprudence, le nouvel album d’Alain Bashung est arrivé dans les bacs. J’avoue avoir mis du temps à glisser Bleu pétrole dans le tiroir de mon lecteur, par peur de ne pas retrouver la même intensité musicale que sur cet album devenu mythique à mes oreilles par ce mélange unique et touchant de sensibilité, d’introspection et d’inspiration poétique.
Dès la première écoute, on comprend d’ailleurs que Bleu pétrole ne cherche pas à chanter sur les traces de son glorieux aîné. Moins intemporel, plus facile d’accès, il transporte tout de même sa dose de noirceur et de mélancolie, mais elle reste en surface, alors que « l’imprudence » nous entraînait dans les bas-fonds, les pieds lestés par des gueuses de plomb, pour visiter les ruelles sombres de ses (dés)illusions perdues. Pour autant, le disque profite de quelques textes bien trempés (de pétrole) qui profitent de cette voix, de ce phrasé inimitable, qui donne de l’épaisseur à un mélange réussi de blues et de rock que l’on prend plaisir à découvrir, puis à écouter, jusqu’à tomber finalement sous le charme, simplement, même lorsque tout va bien. Car, au-delà du retour aux sources annoncé, Bleu pétrole est surtout l’occasion pour Bashung de retrouver son rôle d’interprète à travers de nouvelles collaborations qui le laissent en marge de la composition et de l’écriture. Réalisé par Gaëtan Roussel (l’auteur-compositeur du groupe Louise Attaque qui signe ici seul, ou accompagné, six morceaux) et Mark Plati (que l’on a retrouvé derrière les Rita Mitsouko ou David Bowie), le disque a, semble-t-il, pris son temps pour se trouver autour d’Armand Méliès, Gérard Manset et Joseph d’Anvers qui remplacent le tandem Bashung-Fauque des derniers albums, sans essayer à tout prix de « faire » du Bashung.
Si Bleu pétrole n’est pas pour moi le meilleur album du rocker français, il rappelle avec succès les bons moments passés ensemble à travers un sentiment diffus, d’un bout à l’autre du disque, qui ressemble à celui des retrouvailles attendues. Il symbolise l’envie d’un homme libre de retrouver le plaisir simple de chanter, de s’éloigner aussi d’une forme d’introspection et de recherche expérimentale qui aurait pu le conduire, de son propre aveu, aux frontières de la folie. Sans pour autant trahir la sensibilité qui me le fait préférer à tant d’autres et lui renouveler l’admiration respectueuse que l’on doit à un artiste de sa trempe.
Au final, voici un album à écouter sans a priori, qui pourrait bien conduire celles et ceux qui ne connaissent pas encore Bashung à entrer progressivement dans son univers, avant de s’attaquer au cœur de son œuvre, une fois le premier choc amorti.

Deux éditions, classique et luxe, en vente simultanément

Bleu pétrole profite d’une production "classieuse", principalement acoustique, qui remet à l’honneur guitares sèches et batteries, agrémentées tout de même de quelques claviers bien sentis, au sein d’une mise en espace convaincante et sans artifice. Équilibrée et relativement dynamique, elle restitue à merveille le timbre de la voix de Bashung et vous place dans la musique sans pour autant projeter l’image sonore sur vos genoux. L’édition Luxe comprend, en plus du disque, un beau livret illustré de quelques photos émouvantes de l’artiste, ainsi qu’un DVD Vidéo comprenant les sessions acoustiques de « Résident de la République », « Je t’ai manqué » et « Sur un trapèze » où l’on voit Bashung accompagné à la guitare par Gaëtan Roussel, ainsi qu’un documentaire qui retrace le cheminement du disque autour de ses auteurs-compositeurs.


Alain Bashung
Bleu pétrole
Edition: Barclay


mardi 15 avril 2008

Transporter Logitech : quand le monde informatique s’invite chez les audiophiles



La dématérialisation du signal est en marche et de nouveaux serveurs musicaux destinés aux audiophiles s’apprêtent à faire leur entrée sur le marché français. L’importateur 0110 Audio vient de prendre la distribution du Transporteur de Logitech, qui nous arrive précédé d’une réputation flatteuse. Évidemment, pour un audiophile, le fait que cette machine d'un genre nouveau ait été conçue par un constructeur venant du monde de l’informatique n’inspire pas forcément confiance.

Il serait pourtant dommage d’aborder avec un préjugé négatif cet appareil au look vintage particulièrement réussi ( c’est mon avis) et dont la fiche technique ne manquera pas d’attirer l’attention. En effet, au-delà de ses larges compétences en matière de récupération de donnés à distance, de sa capacité à syntoniser des radios sur Internet, de son module Wifi 802.11g intégré et de sa compatibilité avec Mac OS X et Windows, il faut noter les efforts du constructeur pour rendre son appareil aussi convivial et musical que possible. Derrière une interface utilisateur que l’on nous promet intuitive et tactile ( merci pour le gros bouton rond en façade et pour la télécommande complète et ergonomique !) se cache la dernière génération de convertisseur AKM AK4396 multibits delta-sigma qui promet une gamme dynamique de 120 dB. Et ce n’est pas tout : afin de ne laisser aucune ambiguïté quant à sa vocation audiophile, le Transporter est équipé d’entrées ET de sorties numériques optique, coaxiales S/PDIF (en BNC et RCA) et AES/EBU, d’une liaison de synchronisation pour une horloge externe et de sorties analogiques asymétriques et symétriques ! Le Transporter prend en compte pratiquement tous les types de fichiers musicaux existants, compressés ou non, du MP3 à l’AAC en passant par l’Apple Lossless, le FLAC ou le WMA Lossless et, bien entendu, l’AIFF, le WAV et le PCM linéaire. Une bête de course, donc, que l’on trouvera bientôt chez nos revendeurs hifi pour 1990 euros. Un produit qui promet donc beaucoup et que je ne manquerai pas de tester bientôt pour vous.

Lien vers le site de 0110 Audio



Quelques spécifications techniques :



Entrées et Sorties :
• Sorties audio analogiques: symétrique XLR et asymétrique RCA sur connecteurs plaqué or
• Entrées / sorties numériques : optique TosLink, S/PDIF sur fiche RCA et BNC, AES/EBU sur connecteur XLR
• Entrée word clock pour la synchronisation avec une horloge externe sur fiche BNC

Système de conversion intégré :
• Horloge interne : oscillateur à quartz de haute précision ( sans boucle PLL)
• Convertisseur numérique / analogique AKM AK4396 multibit delta-sigma
• Fréquences d’échantillonnage supportées : 44.1 kHz, 48 kHz et 96 kHz sur 16 ou 24 bits en PCM linéaire
• Rapport signal / bruit : 120 dB
•Distorsion Harmonique totale : 0,00005 %

Formats audio supportés :
Avec compression sans perte : Apple Lossless, FLAC, WMA Lossless
Compressé avec perte : MP3, AAC, Ogg Vorbis, MP2, MusePack, WMA
Sans compression : AIFF, WAV, PCM
• Diffusion possible au format PCM (brut), MP3 (transcodé) ou FLAC (transcodé)
• Radio Internet

Architecture :
• Processeur RISC multiflux 325 MHz 8 canaux
• Architecture «Logiciel Pure» SlimDSP™
• Mise à jour de la puce Xilinx CPLD à distance
• 64 Mo de RAM haut débit
• 16 Mo de mémoire flash
• Réseau Wifi 802.11g sans fil intégré (peut être désactivé)
• Possibilité de connecter des dispositifs Ethernet au réseau par l’interface sans fil
• Débit maximal de 54 Mbps, interface PCI haut débit pour le module radio
• Détecte automatiquement les réseaux sans fil disponibles pour une configuration rapide
• Débit 100 Mbps
• Connecteur RJ-45 blindé CAT5

Interface domotique :
• Connecteur RS-232 pour l’intégration des systèmes de domotique tels que Crestron

Configuration requise:
• Tous les systèmes: 512 Mo RAM, réseau Ethernet ou sans fil, 40 Mo d’espace disque disponible
• Macintosh : Mac OS X 10.3 ou version ultérieure
• Windows : processeur Pentium 733Mhz avec Windows NT/2000/XP/Vista
• Linux/BSD/Solaris/Autre: Perl 5.8.3 ou version ultérieure

Interface utilisateur :
• Deux écrans fluorescents haute résolution
• Écran combiné 640x32 en niveaux de gris
• Visualiseurs plein écran haut débit
• Images et animations bitmap, polices multiples
• Contrôle de la luminosité
• Télécommande infrarouge avec 31 boutons rétroéclairés
• Format des données entièrement compatible avec la plupart des télécommandes programmables et universelles (Harmony)

vendredi 11 avril 2008

Oracle Audio revient en France


Le lecteur Oracle CD 2500 évolue en version MkII. J'espère pouvoir vous faire bientôt partager mes impressions d'écoute sur ce superbe objet !


Fans d'Oracle Audio, réjouissez vous ! Le constructeur canadien, qui fabrique notamment quelques unes des plus belles machines à lire les CD de la planète, vient de confier la distribution de sa gamme à l'importateur français Audio Focus et nous devrions la voir revenir bientôt dans les auditoriums.

Oracle s’est notamment fait connaître par la conception des châssis et suspensions de ses mécaniques de lecture CD, qui associent 12 matériaux dont le vinyle, le Delrin et l'Urethane pour absorber et éliminer les vibrations susceptibles de gêner la rotation du disque à l'intérieur du Drive. Oracle peut également compter sur un parternariat étroit avec Philips, qui adapte depuis plus de 20 ans ses bases mécaniques pour répondre aux besoins spécifiques des ingénieurs de la marque.
On retiendra aussi la beauté plastique de ces objets hors du commun, qui mélangent avec raffinement la transparence et l'aluminium pour proposer un look futuriste qui ne manquera pas d'interpeller les amateurs de beaux objets.
Le constructeur en profite pour annoncer l’arrivée en France des versions MKII de ses lecteurs intégrés CD 1500 et 2500 et de ses drives CD 1000 et CD 2000. Je ne manquerai pas la moindre occasion de les découvrir pour vous !

Vers le site d'Oracle Audio

Vers le site d'Audio Focus

lundi 7 avril 2008

Bojan Z entre en studio pour son premier album avec le Tetraband...

Bojan Z découvre le piano Fazioli du studio de Meudon


... Suivez avec moi l'aventure d'un disque en devenir


J’ai eu la chance d’assister du 1er au 3 avril à l’enregistrement du prochain disque du pianiste Bojan Zulfikarpasic dit Bojan Z, un compositeur interprète que je considère comme l’un des meilleurs musiciens de jazz de sa génération.
Bojan Z est un pianiste de jazz différent. Un musicien de grande classe qui a su profiter de ses origines balkaniques pour s’émanciper d’une forme trop convenue du Jazz et faire sa propre trace d’abord chez lui, en ex Yougoslavie, puis sur la scène parisienne, depuis 1988, au côté de pointures telles que le contrebassiste Henry Texier ou le clarinettiste Michel Portal, puis en tant que leader de sa propre formation. Il y développe un style particulièrement dynamique, marqué par l’utilisation d’instruments tel que le Fender Rhodes, mélangeant des influences qui courent du blues à la pop, aux accents traditionnels des Balkans.

Parmi les jalons qui ont marqué l’ascension de ce musicien surdoué, on citera notamment son album Solobsession, ou il démontre seul au piano toute l’étendue de son talent, ainsi que sa collaboration avec le Label Bleu qui débouche sur le prix du meilleur artiste de jazz européen (Hans Koller Prize) en 2005 et sur celui du meilleur album de l’année aux Victoires du Jazz 2007 pour Xénophonia. Un disque somptueux que je recommande aussi bien aux mélomanes qu’aux audiophiles, tant les compositions et arrangements de Bojan Z se trouvent mis en valeur par la réalisation. On retrouve d’ailleurs aux faders de sa nouvelle aventure l’ingénieur du son Philippe Teissier du Cros, déjà responsable de la réussite technique du précédent, et auquel je dois ma rencontre avec Bojan Z.


Voyage au cœur de la création musicale

Aujourd’hui, Bojan Z s’engage dans la réalisation d’un nouvel album avec le Tetraband, un quatuor composé du tromboniste New yorkais, Josh Roseman, et d’une section rythmique basse / batterie particulièrement originale, constituée de la bassiste Ruth Goller et du batteur Seb Rochford, deux habitués de la scène londonienne où ils se sont fait remarquer au sein du groupe Acoustic Ladyland, un mélange décalé et sauvage de Jazz et de Punk dont j’aurai l’occasion de vous reparler.

L’enregistrement a eu lieu au studio de Meudon, un endroit chaleureux, habité par son créateur Bernard Faulon, qui nous a reçu avec beaucoup de convivialité tout en bichonnant le piano Fazioli sur lequel Bojan a exercé son talent. Qu’il soit remercié ici de son hospitalité généreuse.

Pendant trois jours, j’ai vécu avec les musiciens au rythme des séances, et j’avoue que c’est avec une certaine nostalgie que j’ai retrouvé hier la chaise de mon bureau de journaliste ! La naissance d’un nouveau groupe et du concept qu’il concrétise est toujours un grand moment d’émotion, surtout quand elle a pour origine le talent et l’inventivité d’un artiste de la carrure de Bojan Z.
C’est donc avec l’excitation d’un passionné que je vous propose de découvrir avec moi dans les semaines et les mois qui viennent l’élaboration de ce projet, en espérant vous faire apprécier toute l’énergie, le travail et l’émotion nécessaires à l’élaboration d’un album de jazz.

Pour commencer, vous trouverez ici même, dans quelques semaines, le premier chapitre des aventures du Tetraband à travers un journal de bord illustré de photos retraçant les trois jours d’enregistrement que je viens de vivre. J’essayerais ensuite de suivre pour vous tout le processus qui fera de la trentaine de pistes et autant de prises enregistrées à cette occasion, un album dans lequel l’artiste retrouvera, je l’espère, toute l'énergie musicale qu'il a voulu y développer.

Je tiens à remercier ici tout particulièrement Bojan Z et Philippe Teissier du Cros pour m’avoir permis de suivre avec eux les premiers pas de ce projet dans les meilleures conditions possibles.

À très bientôt pour le premier chapitre de cette belle aventure !


Lien vers le site de Bojan Z