samedi 7 juin 2008

Josh Roseman - New Constellations: Live in Vienna

Josh Roseman est un tromboniste, et rien que ce fait explique beaucoup de son parcours. Le trombone est un instrument difficile, ingrat à bien des égards, tout du moins quand il n’est pas motivé par un souffle puissant. De ce côté là, il n’y a rien à craindre : j’ai déjà eu l’occasion de raconter ici comment la verve de cet homme pouvait faire trembler les micros ( cf le reportage sur l’enregistrement du prochain disque de Bojan Z) tout en étant capable de cette délicatesse que l'on ne retrouve que chez les musiciens qui maîtrisent parfaitement leur instrument.

L’homme est donc un excellent musicien, mais il est aussi compositeur, improvisateur de talent et même réalisateur, comme le prouve son dernier album : « New constellations : live in Vienna » qui exploite un concept assez peu utilisé : le concert réinterprété en studio.
Au premier abord, il s’agit bien d’un enregistrement live. Mais Joshua ne s’est pas contenté d’une captation: il n’a pas hésité à y ajouter après coup des effets spéciaux et spatiaux (échos, réverbérations et autres petites gourmandises électro) pour dépasser l’expérience du concert.
Qu’elles soient juste interprétées ou réinventées à l’envi, de lui ou d’autres (avec notamment une belle version d’une chanson de Beattles : I should have known better), les mélodies de cet album puissant, soutenu par des musiciens de talent, oscillent entre le reggae, le jazz et la pop, sans s’emmêler les pieds. Cette juxtaposition des rythmes de la Jamaïque et du gros son d’un saxophone ténor ou d’un trombone à coulisse donne effectivement parfois le vertige, et l’envie de se laisser emporter vers les constellations dont Josh Roseman nous ouvre la voie.
Et puis, ces étoiles savent se faire plus mélancoliques, moins brillantes, plus secrètes, comme sur le très beau purpled turtles liberations, qui commence comme une ballade au piano avant de se laisser gagner par la puissance d’un pied de batterie dévastateur ( Justin Brown, compact et solaire à la fois), la basse qui le soulève ( Jonathan Maron) et les éclats de lumière électrique qui entourent les improvisations de Josh Roseman.
Un ensemble qui constitue en tout cas une expérience pleine de bonnes surprises, une œuvre mélodique et accessible qui mérite plusieurs écoutes pour se laisser totalement découvrir dans la joie et la bonne humeur d’un album qui ne se prend pas la tête…


Deux brins de techniques :

New Constellations : live in Vienna a été entièrement revisité en studio à partir des pistes enregistrées pendant un concert donné le 14 juin 2005 au Joe Zawinul’s Birdland de Vienne. On ressent immédiatement la spontanéité des musiciens…et aussi le pied terrifiant du batteur sur certains morceaux ! Sans être d’une définition renversante, la partie purement acoustique est restituée avec une bonne présence et un publique plus que discret. Les effets ajoutés, surtout lorsqu’ils jouent sur l’espace stéréophonique, la profondeur et la largeur de la scène sonore, restent parfaitement intégrés tout en apportant une dimension supplémentaire que l’oreille appréciera à sa juste valeur sur un système Hifi digne de ce nom.

Josh Roseman
New constellations : live in vienna
Chez Accurate


Retrouvez cette découverte musicale et bien d'autres sur EcoutezVoir magazine : www.evmag.f

Aucun commentaire: